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Nettoyage du réservoir sur Boisbarbu

Il m'est arrivé, alors que le réservoir ne contenait plus beaucoup de carburant (une dizaine de litres peut-être) de tomber en panne moteur. J'avais alors eu la chance d'être à quelques milles de la côte, ce qui m'avait permis d'établir la voilure et de tirer quelques bords pendant les 3 heures qui m'avaient été nécessaires pour nettoyer les filtres, déconnecter l'arrivée de gasoil, curer les tuyaux avec du fil électrique ou de la corde à piano, remonter le tout et purger le circuit qui s'était désamorcé. Opération pas très agréable dans les odeurs de gasoil pendant que le bateau est bercé par une houle venue du large.

J'avais donc en tête de nettoyer sérieusement le réservoir à gasoil, pour repousser ce genre de mésaventure aux calandes grecques. Bonne résolution dix fois ajournée, jusqu'à ce que je me décide enfin. Ca y est, je suis bien content de l'avoir fait, d'autant que l'opération bien que laborieuse (il m'a fallu 5 à 6 heures), a réussi et le résultat excellent.

La difficulté était de nettoyer le fond du réservoir, sans pouvoir le démonter et le retourner (le plancher du coffre tribord ayant été stratifié par-dessus le réservoir) et avec un regard d'accès étroit : celui de la jauge à carburant d'environ 5,5 cm de diamètre. Ayant profité des conseils d'un ami ayant déjà pratiqué, je trouve utile de faire partager cette expérience.

Qu'y avait il dans le fond du réservoir ?

•  une pâte gélatineuse, que j'attribue à l'action des bactéries, alors que je prends pourtant soin de traiter le gasoil avec un anti bactérien Star-Brite à chaque plein de gasoil, et d'hiverner le bateau avec le plein pour éviter/limiter la condensation et donc un terrain propice aux bactéries.

•  Du sable, provenant probablement de gasoil sale, de fond de cuve, dans des pays plus ou moins exotiques

•  Des cristaux de taille importante (1 à 2 cm) dont je ne connais pas l'origine

Mais tout cela, je ne m'attendais pas à le trouver à priori, et je n'ai pu m'en rendre compte qu'au fur et à mesure de l'opération de nettoyage.

A noter que le réservoir de Boisbarbu est en polyéthylène alors que les réservoirs des Feeling 1090 des années précédentes étaient en inox (réduction de coût oblige).

Comment j'ai procédé ?

•  Démonter la jauge à carburant, en prenant soin de repérer la direction dans laquelle elle est vissée

•  Vider le réservoir de son gasoil. J'ai pour cela utiliser un siphon à pompe manuelle et ai rigidifié le bout de tuyau souple introduit dans le réservoir en l'enfilant dans un bout de tuyau PVC de 30cm. Il faut prévoir quelques jerricans ou réaliser cette opération avant de faire le plein. En positionnant le tuyau de siphonage pour qu'il reste plus près de la surface du gasoil plutôt qu'au fond du réservoir, on tire d'abord un gasoil clair que l'on pourra ré utiliser. Les derniers 10 litres sont de plus en plus foncés, marron, puis noir et boueux. Inutile de préciser que le contenu de ce dernier jerrican devra être jeté à la déchetterie.

•  Rajouter un litre de gasoil propre par le nable de remplissage du réservoir puis pomper pour évacuer le gasoil sali par les boues du réservoir. J'ai alors utilisé un siphon pompe plus petit que l'on trouve dans les magasins de bricolage.

•  Il faut renouveler plusieurs fois cette opération de remplissage/pompage jusqu'à ce que le gasoil extrait soit clair.

•  Une fois le réservoir vide, essuyer le fond avec des tampons de sopalin attachés au bout d'un support flexible. J'ai pour cela utiliser un ustensile que j'ai à bord dont je ne connais pas le nom et qui me sert à attraper une vis perdue au fond d'un endroit inaccessible par mes mains. C'est un ressort d'une quarantaine de cm au bout duquel on actionne une griffe qui peu saisir de manière sure un tampon de sopalin. Il m'a fallu une trentaine de tampons pour balayer/essuyer le fond du réservoir. Les premiers revenaient avec de la boue et du sable, alors que les derniers étaient presque propres.

•  J'ai ensuite alterné plusieurs fois les opérations précédentes :

•  rajouter 1 litre de gasoil,

•  pomper ce gasoil,

•  essuyer au sopalin

•  Une fois le réservoir bien sec, j'ai introduit le tuyau souple de l'aspirateur dans le réservoir pour aspirer les gros cristaux qui restaient, au nombre d'une vingtaine.

Ouf, ça y était. J'avais terminé le sale boulot.

Il ne reste plus qu'à remonter la jauge. C'est d'ailleurs l'occasion de la régler pour que le déplacement de l'aiguille du cadran de la jauge, décrive toute sa course en fonction du niveau de gasoil dans le réservoir. Il faut pour cela jouer sur 2 réglages de la jauge Jaeger : la position du curseur sur le rail vertical et la longueur du bras du flotteur.

Attention, au moment du remontage de la jauge, ne pas serrer fort les 6 vis parker dans le réservoir, sous peine de voir les pas de vis foirer.

Au moment du remplissage, j'en ai aussi profité pour étalonner la jauge de manière exacte, en remplissant 10 litres par 10 litres et en relevant chaque fois la position de l'aiguille du cadran de la jauge.

Quelle tranquilité d'esprit de ne plus courir le risque, au moins pour quelques années, de boucher l'arrivée de carburant lors d'une manoeuvre au moteur.

A vous de jouer et de vous armer d'un peu de patience.

Gérard, sur Boisbarbu