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Les voiles de Boisbarbu

Les voiles d'origine

A l'acquisition, Boisbarbu etait equipé d' une grand voile et d' un genois de la voilerie Incidences. Parfaitement coupées, ces 2 voiles s' avèrent très performantes. Elles étaient en excellent état et pouvaient donc supporter toute la durée du voyage autour de l'Atlantique. Je n' ai donc pas emporté de voiles de rechange pour ces 15000 milles.

Grand voile lattées

La grand voile de 27 m2 est equipée de 4 lattes forcées et de 3 ris. Les coulisseaux du guindant circulent très librement dans la rainure du mat. J'ai abandonné mon intention de l' equiper d' un rail Harken, lorsque je me suis aperçu qu'une simple application de silicone en bombe dans la rainure du mat, ou même simplement un bon nettoyage à la brosse, apportait une parfaite lubrification du chemin des coulisseaux et permettait un hissage très facile de la grand voile, même en solitaire. Je redonne un coup de silicone tous les 4 mois, ou un nettoyage sérieux du rail de guindant, ce qui s' avère largement suffisant.

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Au près, nous prenons un 1er ris à partir de 18 N de vent apparent, un 2ème à partir de 25 N apparent, et le 3ème à partir de 30 N. 

Au depart d' un mouillage, nous sous toilons presque systématiquement, de manière à ne pas être surpris en mer, puis nous envoyons plus de toile au large. A l'approche de la nuit ou d'un grain, nous prenons également un ris supplémentaire. Naviguer au large et pour un an est très different d'un week-end dans les îles. Nous limitons la fatigue du matériel. 

Génois

Le génois monté sur enrouleur a une surface de 43 m2. Il a déjà été repris 4 fois par le voilier. Une première fois pour l' équiper de patches au niveau des barres de flêche, une deuxième fois en Espagne après avoir souffert dans 6 heures de cape lors de l' hélitreuillage de Laurent, une troisième fois fin Decembre pour ajuster sa longueur à la nouvelle longueur de l'étai, et une quatrième fois en Martinique début Février pour reprendre une grande partie des coutures usagées, que Catherine, la maitre voilière avait trouvées "vertes".

Enrouler le génois

Pour rouler le génois, contrairement aux conseils promulgués dans les années 80 par les maitres voiliers ou par certains articles de Voiles et Voiliers, par vent fort, je n'enroule pas le génois en étant au près avec une génois qui fasseye. Je préfère abattre à 150 ou 160° du vent, sans risquer l'empannage. Le vent apparent chute, la tension sur l'écoute aussi, le génois dévente derrière la GV, le bateau revient à plat. On roule tranquillement à la main sans que le tissu soit martyrisé. Un équipier sur le bout d'enrouleur, un qui suit à l'écoute (ni trop tendu, ni trop choqué). L'enroulage sera alors facile, et propre autour de l'étai, avec des tours pas trop serrés. C'est même la seule technique possible dans la brise pour les grandes voiles de portant sur emmagasineur. Il est plus facile d'enrouler le génois «du bon côté», c'est-à-dire bâbord amure sur Boisbarbu. Le tissu va s'enrouler beaucoup plus proprement sur l'étai que si on est sur l'autre amure.

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Au vent arrière, on porte souvent les voiles en ciseaux avec génois tangonné. Allure qui permet d'aller du 180° au 150°, côté génois, qui tolère ces 30° grâce au tangon. Ce qui rend le bateau très stable. Evidemment, il faut pas planter le tangon dans l'eau dans un départ à l'abattée, sous peine de casser le mat. Il faut être prêt à choquer l'écoute et le hale-bas de tangon.

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Foc de route

J'ai fais réaliser un foc de route par la voilerie Russo, d'une surface de 17 m2, afin d'afronter au près des vents de 30 à 40N. Cela permet d'épargner le génois, qui à ces forces de vent se défonce comme un sac à patates et souffre sans offrir des performances suffisantes. Le foc de route, gréé sur son étai largable, est très plat, endurant (tissu de 350 gr au m2), et permet une excellente remontée au près. Je l'ai souvent utilisé: en Méditerrannée pour remonter vers Gibraltar, au Cap Vert, et tout au long de la traversée de l'Atlantique dans l'alizé. Cette voile me parait indispensable et fut un excellent investissement.

En cas d'équipage réduit, ou seul, pour gréer le foc de route, il m'arrive de mettre à la cape, GV choquée ou à peine appuyée, barre à contre bloquée par un bout ou controlée par le pilote NKE en mode barre. Tout devient calme alors sur le bateau, même par mer forte, très peu de roulis, vitesse presque nulle. J'ai alors tout ton temps pour installer l'étai puis gréer le foc, dans le calme, et sans risque ni pour moi, ni pour un équipier. Et éventuellement ensuite pour affaler la GV. Grâce aux chariots à bille, elle se descend bien à la cape, écoute choquée. Au pied de mat, avec 2 rabans autour de la taille, j'affale facilement. Je ferlerai l'arrière de la GV correctement quand la bome sera rentrée au centre. Bien entendu, tout cela se fait harnais capelé. Encore faut-il avoir quelques encablures à courir avec la dérive du bateau. La question est de savoir si j'enroule le génois au préalable (c'est à dire cape avec GV seule) ou si on laisse un bout de génois pour le garder bordé à contre et ainsi stabiliser le bateau et éviter en partie le fasseyement de la GV? Avec un bout de génois, la stabilité est sans doute meilleure mais il peut gêner dans la manœuvre... La manœuvre est (un peu) facilitée par le fait que lorsque l'on a besoin du foc de route, un certain nombre de tours dans le génois et de ris dans la GV ont déjà été pris. En principe... Dans ce cas précis de cape pour changement de foc, j'enroule le génois avant la mise à la cape. Sinon, il bat trop violemment, souffre, et est difficile à rouler.

Pour enrouler le génois, c'est souvent trop difficile au près ou au travers. Je n'hésite pas à me mettre au portant pour avoir un vent relatif moins important dans le génois qui est même un peu masqué par la GV, et l'enroulage du génois devient facile. Sous GV seule, la mise à la cape doit être progressive, pour ne pas risquer de virer bout au vent. On attend que le bateau ralentisse, voire s'arrête, avant de mettre doucement la barre à contre. Le fardage du mat et du pont avant suffisent à équilibrer la cape. Le dosage de l'angle de barre dépend de l'équilibre de votre bateau.

Pour le gréage du foc de route, j'utilise une paire d'écoutes de foc différente de celle du génois. Ça évite de voir se dérouler son génois! ou de devoir aller faire le clown debout dans le balcon avant pour sangler le point d'écoute de génois et rajouter un bout pour bloquer la position de l'enrouleur.

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Chariot d'écoute: simple ou double ?

J'ai eu 2 chariots de génois dans les années 2000, car les chariots de génois étant fichus, j'en avais racheté pour le génois et avais conservé les anciens pour les écoutes de trinquette.

Depuis, j'ai supprimé les anciens chariots et je fais passer dans le même chariot: écoute de trinquette et écoute de génois. Ça passe bien, bien que ça coince de temps en temps, mais rarement.

Dans les 2 cas, ça me permet de laisser les écoutes de génois et de trinquette toujours à poste, ce qui gagne en rapidité quand on passe du génois à trinquette, et vice versa.

Dans un long parcours au près, comme j'en ai fait cet été en Baltique au mois d'août, l'étai largable était toujours à poste, avec la trinquette endraillée et rabantée dans les filières.

Pour résumer, 2 chariots serait la meilleure solution, mais c'est plus cher ! Le chariot de trinquette étant tenu au chariot de génois par un bout, et donc réglable en position par le palan de chariot de génois.

Dans le cas de ma trinquette, je positionne son chariot au 13ème trou (en comptant de l'arrière).

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Spi tangonné

Le spi tangonne d'environ 80m2 dont était equipé Boisbarbu à son achat, est un spi lèger, pouvant être porté jusqu'à un vent de 15N. Il est equipé d'une chaussette de spi qui facilite son envoi et son affalage. Il nous avait souvent servi lors du convoyage de Lorient à Marseille, mais peu utilisé pendant l'année sabbatique ou nous avions rencontré pas mal de vent. C'est donc une voile que j'aurais alors laissée sans regret au grenier. Mais depuis, je l'ai utilisé très régulièrement, au portant, entre 8 et 18N réel.

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Spi asymétrique

Russo m'a taillé un magnifique spi asymétrique de 82 m2, pouvant être porté de 10 à 27 N aux allures portantes, de 90 à 160 degres du vent. Au delà de 160 degrés, je peux le tangonner comme un spi traditionnel, ce que je fais rarement. Son utilisation est simple est il peut ainsi être envoyé par un equipage réduit ou en solitaire. Ses performances ont été un peu améliorées quand j'ai installé un bout-dehors. Nous n'avons pourtant eu que très peu d'occasions de l'utiliser, ayant souvent navigué au près, ou dans un alizé trop fort. Pour l'instant, je dirais que cette voile n'était pas indispensable, et qu'il s' agissait plus d'un coup de coeur, pour se faire plaisir.

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Remplacement de la garde-robe en 2009

Oui, en 2009, j'ai remplacé le génois, la GV, puis le spi tangonné. Il était temps en particulier pour le génois et la GV qui avaient 15 saisons et environ 38000 milles.

Le dacron était encore correct quoique devenu fin et fragile, mais les coutures n'était plus que du fil vert qui craquait régulièrement, en particulier sous l'effet des fortes chaleurs sèches de Grèce et de Turquie. J'ai passé plusieurs fois des heures au mouillage à reprendre à la main plusieurs mètres de coutures arrachées.

Depuis mes premiers bords sur Boisbarbu, en 1999, mes avis sur les voiles ont beaucoup évolué, et ce qui est écrit plus haut, n'est plus complètement valable pour moi aujourd'hui. 

La GV

En dacron de très bonne qualité 350g SF(Stronf Fill) DP, coupée en Cross Cut, adapté aux longues croisières, avec 3 ris que le voilier me propose en fonction de mon programme, et que je valide dans les prototypes qu'il m'envoie. Delta Voiles l'appelle la version Cruising Leader. 3 oreilles de chien en sangles, sur oeillets de ris, sont utilisables sur les 2 bords pour croc de ris. Pas de garcettes de ris, évidemment, contrairement à la précédente GV, et des chariots à roulements à bille Harken, qui coulissent sur leur rail fixé à l'arrière du mat. 4 lattes forcées réglables par des boitiers SDA sur la chute, que j'ai récupéré de l'ancienne voile. Malgré mes demandes, le voilier m'a convaincu de ne pas coudre de patches pour protéger des barres de flèches. En fait il avait raison, après 5 saisons, la voile n'est absolument pas marquée par les barres de flèche. Le nerf de chute spectra bien conçu avec Clam Cleat alu à chaque ris permet d'éviter quelque soit le ris, d'éliminer le flottement de la chute. La bordure est libre et le point d'amure circule dans la bome avec un coulisseau métal. Une bande de visualisation du creux aide au réglage.

Prendre un ris dans la GV au portant

Grâce au rail Harken et à une petite technique, inutile de remonter au vent pour déventer la GV et prendre un ris. Je me met entre 150 et 160° du vent réel pour effacer le génois derrière la GV. On enroule le génois de quelques tours pour le réduire. On loffe jusque vers 110°/120° du vent en surbordant légèrement le génois afin qu'il renvoie bien dans la GV que l'on borde très peu (l'objectif est qu'elle ne s'appuie plus du tout sur les haubans ni sur les barres de flèche). On peut alors prendre les ris dans la GV assez facilement, sans frottements et sans gite excessive. On reprend ensuite son cap en règlant les voiles.

Pour renvoyer de la toile, on fait l'inverse: GV d'abord, génois ensuite.

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Le Génois

En Hydranet Radial qui lui confère une belle forme d'aile, avec très peu de déformation même après 5 années de navigation intense. La coupe triradiale amène le maitre voilier à utiliser des grammages différents suivant les panneaux: 323 à 343g. Avec ralingue adaptée à l'enrouleur Profurl N42, une bande anti UV rapportée sur la la chute et la bordure, coté tribord (le génois s'enroulant dans le sens trigonométrique). Le rattrapage de creux se fait par la couture d'une bout à quelques centimètres du guindant. Une bande de visualisation de creux met en valeur la forme aérodynamique de la voile, et une petite fenêtre pour voir les penons. Le nerf de chute spectra sur palan se prend dans un Clam Cleat en alu, protégé confortablement par un rabat textile rembouré. Les points d'angle sont renforcés par 3 sangles en étoile. Comme pour la GV, pas besoin de protection contre les barres de flèche.

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Tangonner le génois

Pour le tangonner, je suis au grand largue, bâbord amure par exemple, comme sur la photo ci dessous. Je roule le génois, met le tangon en place sur bâbord, et passe l'écoute bâbord de génois dans la machoire du tangon qui est alors collé à l'étai. Je barre vent arrière ou 170° bâbord, et borde l'écoute bâbord de génois, tout en choquant l'enrouleur, pour que le génois se déploie. En même temps, je molli le hale bas de tangon, pour permettre au tangon de pivoter et reculer jusqu'à s'appuyer sur le bas étai bâbord, et choque le chariot d'écoute de foc, pour que l'écoute de génois soit tiré le plus possible en arrière, ce qui limite la pression du tangon sur le mât. Une fois le génois entièrement déroulé, ou moins déroulé si le vent est fort, je peux barrer entre 180 et 150° bâbord.
Des réponses à quelques questions suscitées par cet article : - Oui, le hale bas de tangon est utile, voire indispensable, pour bien ducir le point d'écoute du génois dans les surventes, pour éviter que le tangon monte.  - Oui, l'écoute frotte la filière près du 3ème chandelier, pas trop moyen de l'éviter. - Au vent arrière (entre 170 et 180° du vent), le tangon touche le bas hauban. Contact que j'ai protégé avec un bout de tuyau autour du bas étai pour éviter métal contre métal.  - Quand je remonte jusqu'à 150° du vent, je choque un peu d'écoute (le tangon avance) et enroule quelques tours de génois.

Détangonner le génois

Pour le détangonner, rien de plus simple. En gardant la même allure (180 à 150°), je roule l'enrouleur complétement, tout en choquant de l'écoute de génois, comme si le tangon n'étais pas là. Une fois le génois roulé, le tangon est contre l'étai. Je vais à l'avant pour sortir l'écoute de la machoire du tangon, et dégréer le tangon. Pour empanner, je re tangonne sur l'autre bord, mais ne sait pas empanner à la volée (trop fortes pression sur le génois).

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Le spi tangonné

Quelle différence avec l'ancien spi: plus grand, plus léger, plus épaulé, mieux taillé. Il était temps, le nylon de l'ancien spi avait perdu sa tenue et semblait une passoire aux filets d'air. Contre l'avis du voilier (toujours Delta Voiles), j'ai voulu ce spi léger dans un nylon Superkote Contender extrèmement léger: 0,75oz, d'une taille de 13,77m par 7,20m, alors que Delta me conseillait (même pour un spi léger), de ne pas descendre en dessous de 0,9oz. Delta m'a alors conseillé de ne pas le porter au dessus de 15N de vent apparent. Il m'est arrivé de l'affaler qu'à 22N réel vent arrière, ce qui fait du 16N apparent. Au travers, je l'affale au delà de 16N. Si il est difficile d'estimer la surface exacte d'un spi, elle est estimée entre 89 et 94m2, alors que le précédent était plus proche de 80m2. Sa coupe est une AP (All Purpose), moins restreinte en plage de navigation qu'une version régate.

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et sa chaussette ATN avec un entonoir qui glisse tout seul, et une belle finition.

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Un résumé des dimensions de toutes les voiles

GV

• Surface : 27m2
• Tissu : Dacron haute tenacité 350 SF DP
• Grammage : 8,2oz
• Guindant :
• Chute :
• Bordure :

GSE

• Surface : 43m2
• Tissu : Hydranet HN 343/323
• Grammage : 8oz
• Guindant :
• Chute :
• Bordure :

Foc de Route

• Surface : 17m2
• Tissu : Dacron
• Grammage : ~400g
• Guindant : 9,90m
• Chute : 8,90m
• Bordure : 3,80m

Tourmentin

• Surface : 7m2
• Tissu : Dacron
• Grammage :
• Guindant : 6,60m
• Chute : 4,70m
• Bordure : 3,00m

Spi symétrique

• Surface : 89m2
• Tissu : Ripstop
• Grammage : 0,75oz
• Guindant : SL= 13,77m
• Chute : SL= 13,77m
• Bordure : SF= 7,20m
• SMG (à 5m au-dessus de la bordure)= 7,20m
• Chaussette ATN : 13m

Spi asymétrique

• Surface : 81m2
• Tissu : Ripstop
• Grammage : 65g
• Guindant : SLU= 13,85m
• Chute : SLE= 12,50m
• Bordure : SF= 6,70m

Gérard, sur Boisbarbu