Dossiers 1090/1040

Dossiers autres modèles

Bienvenue à tous les Feeling (1090, 416, 36, 39, 960, ....)

pavillon170

Heureux propriétaires d'un voilier Feeling, quel qu'en soit le modèle ou l'année de construction, vous êtes ici comme dans le carré de votre bateau.

Nous sommes fiers de nos chers bateaux, et partageons les mêmes passions, et les mêmes préoccupations. Alors ce club est un lieu d'échange et de partage de nos expériences, de nos solutions.

Lire la suite

img01

Voici un bilan des quelques problèmes techniques et mésaventures rencontrés durant notre année de voyage.

1. Problèmes rencontrés :

1.1. Panneau solaire et éolienne

Dans un coup de vent, à Fuerteventura (Canaries), à la marina de Gran Tarajal, le bout empêchant l’éolienne de tourner s’est décroché. L’éolienne s’est mise brutalement à tourner très vite (il y avait entre 50 et 60nd).
Les aimants de l’éolienne se sont arrachés, cassant un panneau solaire :

img02img03

Cause probable :
Avant notre départ, nous avions reconditionné l’éolienne, notamment en grattant la rouille du plateau d’aimants et en peignant ce dernier au Primocon de International.
Il est possible qu’il y ait eu une incompatibilité chimique entre le Primocon et la colle des aimants. De plus, avec la rouille, le métal a gonflé par endroit sous les aimants, ce qui a pu aussi les décoller.
Nous avons remplacé ce plateau d’aimant aux Antilles, ainsi que le panneau solaire endommagé.
En attendant, d’arriver aux Antilles, nous avons effectué une réparation type « CarGlass » en injectant du silicone liquide dans le verre, grâce à ce produit magique :

img04

Cela a bien fonctionné, les éclats ne se sont pas propagés et le panneau continuait à fournir environ 50% de sa puissance nominale. 

1.2. Chariot de GV 

Lors d’un empannage accidentel entre les Canaries et le Cap Vert dans un grain, le coinceur tribord du chariot a explosé.
A l’arrivée en Martinique, nous avons opté pour l’installation de poulies bloqueuses sur le chariot lui-même et non pas en bout de barre d’écoute :

img05 

1.3. Jupe

A la marina du Marin (Martinique), nous étions amarrés avec une bouée à l’avant et l’arrière au ponton.

img06

En voulant reprendre la pointe par 20-25nd, nous avons touché le ponton à l’arrière.
La jupe fut légèrement ouverte (suintement). Nous avons temporairement étanché plus ou moins avec du silicone liquide (creeping crack cure).
A la marina de Pointe-à-Pitre, quelques semaines plus tard, nous avons pu, à flot mais bien à l’abri, gratter, poncer, appliquer un mastic polyester armé puis un mastic polyester fin.
La réparation n’a pas bougé. Il n’y a plus qu’à repeindre.
Malheureusement, nous n’avons pas de photos…

1.4. Dérapage

A Roseau, en Dominique, nous avons vécu la plus grosse frayeur de notre voyage. Au retour d’une randonnée, le bateau n’était plus là…
Il a dérapé et été récupéré par les « boy-boat » qui l’ont mis sur bouée… Heureusement qu’ils étaient là !

Nous possédions une ancre CQR avec 30m de chaine de 10mm suivi de 50m de bout.

img07img08

Nous étions mouillés par 7-8m de fond, les 30m entièrement étalés mais à Roseau les fonds sont en pente et descendent très vite.
De plus, quand nous mouillions, nous ne tirions pas beaucoup sur l’ancre.
Nous avons tiré les leçons de cette mésaventure qui aurait pu mettre un terme à notre voyage.
Arrivés à Pointe-à-Pitre, nous avons investi dans un nouveau mouillage : Ancre Delta 16kg + 50m de chaine de 10 + 50m de bout.

Désormais lorsque nous prenons en mouillage, nous mettons à l’eau 5 fois la hauteur d’eau de chaine et nous tirons dessus à 2000 tours/min au moteur. 

1.5. Gyrographic

Aux Bahamas, l’afficheur de notre pilote principal nous a lâché. Deux condensateurs chimiques, ont rendu l’âme en endommageant les pistes.

img09img10

Grâce à la réactivité de NKE, nous avons envoyé l’afficheur en panne à l’atelier de Hennebont dès notre arrivée aux USA. NKE devait le réparer et nous le renvoyer à Newport où ils ont un agent.
Malheureusement l’afficheur est resté bloqué en douanes à l’aéroport Charles de Gaulles à Paris dans l’entrepôt Coliposte. Il a fallu 3 semaines d’appels, renvoyés de bureau en bureau, justifier l’achat en France sur « leboncoin », courriers sur l’honneur, copies d’email avec le vendeur pour arriver à le débloquer. Heureusement que nous avions de la famille en France qui s’est occupé de ça…

Nous avons donc acheté un afficheur neuf lors de notre passage à Newport.
L’afficheur en panne est arrivé chez NKE alors que nous avions quitté Newport…
Ceci n’est pas une perte, nous avions prévu au retour d’investir dans un nouvel afficheur afin de pouvoir commander le pilote de deux endroits différents du bateau (à la barre et sous la capote).

Nous avons navigué des Bahamas à Newport avec pour seul pilote notre vieux pilote à courroie.
Nous nous sommes alors vraiment rendu compte de l’apport du pilote sur vérin.
Nous aurions eu du mal à tenir la cadence d’une transat à deux à la barre en permanence… 

1.6. Gaz

Il faut savoir qu’en Amérique du Nord, on ne trouve pas de Butagaz. Nous avons opté pour la solution suivante:’adapter un détendeur pour les petites bouteilles de propane sur notre installation.

img11

La prochaine fois, nous partirons avec les raccords nécessaires pour remplir les Butagaz. Nous remplirons alors les bouteilles de butane avec du propane.
Il n’existe pas, en Amérique du nord, d’intermédiaire entre la petite bouteille de barbecue et la grosse bouteille (équivalent 13kg).
Pour info, nous tenions environ 3 semaines avec une boutieille de 3kg Butagaz et 5-7 jours avec une petite bouteille de propane.

1.7. Vit-de-mulet

Notre vit-de-mulet a pris du jeu au cours de l’année, l’axe est légèrement tordu et l’embase ovalisée. Nous n’avions pas de rechange…
Nous allons remplacer ces pièces. La prochaine fois, nous partirons avec un rechange, si cette pièce casse en transat, la navigation se complique vraiment… 

2. Trucs et astuces

2.1. Météo rencontrée

Dans l’ensemble, nous n’avons pas eu de gros mauvais temps.
 Notre pire navigation a été la première : la traversée du golfe de Gascogne. Principalement parce que nous n’y étions pas vraiment préparés : notre 3ème ris était mal passé, nous ne connaissions pas assez le bateau et les manœuvres, nous n’étions pas amarinés.
Une dépression s’est creusée beaucoup plus que prévu et nous avons eu jusqu’à 40 nd dans une mer courte.

img12

Nous sommes arrivés fatigués à la Corogne mais sans casse.
Avec le recul, nous avons gardé trop de toile en GV et pas assez devant. Par la suite, nous réduisions en premier la GV et ensuite l’avant.
Le long des côtes Portugaises nous n’avons pas eu de surprise avec un vent modéré de Nord-Ouest.

 Entre les Canaries et le Cap Vert, nous avons eu des conditions assez musclées, 25-30 nds établis de nord et surtout une mer qui déferlait. Nous ne nous attendions pas à cette mer.
Deux batocopains se sont fait coucher dans ces parages à la même période (Décembre 2014).

img13

 La transat s’est bien passée une première semaine calme sous Spi la journée et Génois tangonné la nuit.
La deuxième semaine a été musclée, BMS, 30-35nds avec des grains et une mer formée, croisée, assez désagréable. Nous avons passé cette semaine sous GV 3 ris et solent.

img14

 Aux Antilles, les navigations sont agréables sous le vent des îles mais il faut vraiment se méfier des grains. Il faut être prêt à enrouler ou affaler le génois à tout moment.
Il n’est pas rare que le vent passe de 8-10 nd à 30 en quelques secondes. Généralement on les voit bien arriver. Il ne faut pas attendre que la risée soit sur nous pour réduire.
Dans les canaux (traversée inter-îles), la mer peut-être assez mauvaise.

img15

 Pour la navigation entre les Bahamas et la Caroline du nord (USA), nous avons attendu 2 semaines d’avoir du vent portant afin d’éviter que ce dernier ne s’oppose au Gulf Stream.

img16

Grâce aux conseils d’autres navigateurs, nous avons franchi le Cap Hatteras par les canaux (IntraCostal Waterways), ce que nous n’avons pas regretté.

img17

 Nous avons eu peu de vent le long des côtes américaines. Il faut faire attention aux violents orages fréquents en fin d’après-midi notamment dans la région de Chesapeake.

img18

 Dans le Maine et en Nouvelle-Ecosse, nous avons systématiquement attendu de bonnes conditions pour naviguer, notamment pour franchir le cap Sable au sud de la Nouvelle-Ecosse. Le brouillard est fréquent dans ces régions.

img19

 Au nord de la Nouvelle-Ecosse, nous sommes rentrés dans le Bras d’Or Lake. Le brouillard y est peu fréquent (No fog zone). C’est un abri parfait, peu de vent, et pas de mer (ca va de soi !)

 La traversée entre le Bras d’Or Lake et Saint-Pierre s’est effectuée au portant, sans souci.

img20

 A Saint-Pierre, le temps est très changeant, nous avons attendu une queue de dépression pour partir au portant en longeant le banc de Terre-Neuve. Nous visions l’extrémité sud du banc afin d’éviter la zone des icebergs.
La dépression suivante est arrivée assez vite et nous sommes partis en fuite dans le sud en essayant de gagner de l’Est dès que possible. Au bout de 4 jours, avec les conseils de l’Hermione (partie 1 jour après nous, nous l’avons rencontrée en plein atlantique), nous avons réussi à passer entre 2 dépressions. Nous étions alors parfaitement placés, entre l’Anticyclone des Açores et les trains de dépressions. Ceci nous a mené sans encombres jusqu’à 50 milles d’Horta. Nous avons fini au moteur.

img21

 Le choix du moment de départ des Açores était assez compliqué. Un anticyclone était placé sur l’Europe, ce qui nous créait du vent d’Est. L’anticyclone des Açores était placé très sud. Nous sommes rentrés au prés.

img22 

2.2. Energie

Pour l’énergie, nous avions 2 panneaux solaires haute sensibilité Black Cristal (2x100W), une éolienne 300W de conception plus ancienne. Le parc batterie est composé de 2 batteries 130Ah à gel pour les servitudes et d’une batterie classique de 70 Ah pour le moteur.
Les gros consommateurs du bord sont le pilote automatique et le frigo. Pour les navigations de plus de 48h, nous coupions le frigo afin de préserver notre autonomie et d’éviter de démarrer le moteur.
Pour la transat aller, un panneau solaire était endommagé et l’éolienne était hors service. Nous avons démarré le moteur environ 1h par jour.
Par la suite, nous avons à peu près réussi à être autonomes, en grande navigation. Sur les 2 demi-transat retour, nous avons eu du vent donc l’éolienne, bien que bruyante et désagréable, était efficace. En navigation côtière, nous n’avons eu aucun problème énergétique car les panneaux compensent assez bien le pilote et le moteur est démarré régulièrement.
Le problème généralement est d’arriver à compenser, lajournée, l’énergie consommée pendant la nuit.
Pour la prochaine fois, nous étudions la possibilité de mettre en place un alternateur de ligne d’arbre ou un hydrogénérateur afin de compenser la consommation du pilote. L’éolienne a tendance à gâcher le plaisir de naviguer par le bruit qu’elle génère.

2.3. Récupérateur d’eau et pulvérisateur

Afin de collecter de l’eau de pluie, au mouillage, nous avons fabriqué un récupérateur d’eau avec un rideau de douche équipé d’un passe-coque, tendu entre la capote de descente et le bimini.

img24
C’était assez rustique mais efficace.
Afin d’économiser l’eau douce dans les pays chauds, nous utilisions un pulvérisateur de jardin pour nous doucher et nous rincer après la baignade.
Sur la transat, nous nous lavions à l’eau de mer et nous rincions avec le pulvérisateur. Avec 5 litres, nous faisions environ 10 rinçages. 

2.4. Touret de pêche

Aux Canaries, nous avons fabriqué un touret de pêche afin de faciliter la mise à bord des 200m de ligne. Il est composé d’un touret de bout, d’un morceau de tige filetée. La poignée est fabriquée avec une vis, un morceau de manche de marteau et une plaque d’alu. Le support est composé de morceau de palettes.
Il a été très efficace !!!

img25

2.5. Conserves

Lorsque nous avons péché notre premier thon, il s’est posé la question de la conservation. Le frigo était coupé et nous avions environ 8kg de poisson frais. Nous avons fait des steaks pour les 2 premiers repas, ainsi que des marinades de poisson cru, noyé dans l’huile, ça se conserve quelques jours.

img26img27

Pour le reste, nous avons fait des conserves. Nous ne disposions pas de bocaux « Le parfait » mais nous avions conservé des pots de confitures vides.
Grâce à la cocotte-minute (indispensable à bord !!!), nous avons fait de nombreuses conserves.
Par contre, nous avons mangé assez rapidement ces conserves (1 semaine).
Nous avons répété plusieurs fois l’opération, sans souci.
Pour la prochaine fois, nous prévoirons une cocotte-minute plus grande et de vrais bocaux.

2.6. Casier pliable

Dans le Maine, le casier à crustacés pliable s’est avéré très efficace pour pécher homards et crabes, quasiment tous les jours ! Pour l’appât, nous avons essayé plusieurs choses avec succès : os de poulets, morceaux de poissons et même Corned beef !

img28 

3. Conclusion

Cette année de voyage a été un succès.

Nous étions tout de même contents de rentrer, de retrouver les proches et de clôturer ce projet. Néanmoins, nous savons déjà que nous repartirons, dès que possible !
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter, soit par le Club-Feeling, soit sur notre page facebook : http://www.facebook.com/manzanillo1090

Maxime, sur Manzanillo