Le choix du chauffage

 J’ai procédé au début au printemps dernier à l’installation d’un chauffage au diesel dans Queen Anne’s Revenge notre feeling 1100.

 Le système choisi est le système Finlandais Wallas, modèle 30 GB. Un système de 3.0 Kw. https://www.wallas.fi/index.php?id=1048 

Pourquoi le système Wallas ? D’une part principalement à cause du processus de combustion. Le système Wallas est basé sur un principe de combustion laminaire. Contrairement aux autres systèmes sur le marché ceux-ci sont à turbine (Aitronic d’Espar ou Webasto) et émettent un rugissement très fort ou un son qui dans certains bateaux s’apparente à un « moteur à réaction », le processus de combustion laminaire est très silencieux ne nécessitant aucune atténuation du bruit d'échappement. En fait de l’extérieur du bateau, il est pratiquement impossible de dire s’il est en route ou non. 

 En plus d'un fonctionnement silencieux, le processus de combustion est également très propre. En maintenant un équilibre parfait du brûleur, avec un mélange d'oxygène, de carburant et de température optimum, le processus de combustion est complet. La combustion demeure propre à tous les réglages de puissance, sans nécessiter de périodes de fonctionnement à haute puissance pour se nettoyer.

La consommation électrique est faible de l’ordre de 1.0 à 2 amp une fois démarré et en équilibre. Lors du démarrage cela monte à 8 amp pour une courte période. C’est ce que la documention indique et c’est ce que j’ai noté avec mes instruments. 

De l’intérieur de la cabine lorsque le chauffage est en route la pompe d’alimentation en fuel est très silencieuse. En fait, ce que l’on entend le plus c’est le son des ventilateurs. Autre caractéristique unique du système Wallas, il possède deux prises d’air froid ou d’aspiration. J’ai donc choisi d’en installer une à l’intérieur ce qui permet un mélange et donc un assèchement de l’air intérieur ainsi qu’un apport d’air frais de l’extérieur. Il est possible de faire fonctionner uniquement les ventilateurs et ainsi d’avoir ni plus ni moins l’équivalent d’un échangeur d’air, caractéristique intéressante lorsque l’on navigue dans une contrée plus chaude où l’on désire simplement réduire l’humidité intérieure sans mettre en route le chauffage. 

Le choix de l’emplacement

J’ai décidé de prendre comme source d’approvisionnement de fuel le réservoir principal du bateau, le même que pour le moteur. Or le réservoir de fuel sur le feeling 1100 est situé à la hauteur de la table à carte côté tribord. 

Comme la conduite de carburant standard fournie est de 4 mètres et que je ne tenais pas faire un chassé-croisé bâbord tribord, l’installation dans l’un des coffres tribord me semblait la meilleure option. Juste derrière la cloison du placard de la toilette (version 2 cabines). Comme nous n’avons plus de réservoir pour eaux noires, l’espace était libre.

Autre point que j’ai découvert après coup, c’est que la partie avant du coffre tribord contient un double fond qui m’a rudement dépanné et a été utile pour le passage des tuyaux d’air chaud et de la prise d’air intérieur. 

Voici où donne le double fond du coffre arrière dans un double fond inutilisé du placard de la toilette.

L’installation

Le support et donc l’appareil ont été fixés sur la cloison qui sépare le coffre arrière placard de la toilette. L’alimentation en fuel (très petit tuyau de quelque mm) et le câble du thermostat ont aisément été dirigés vers la table à carte. Un tuyau de prise d’air et un autre tuyau de sortie ont été passés par le double fond vers le bas de la penderie.

On voit ici la prise d’air intérieur l’autre étant directement sur le système principal. Donc une partie de l’air provient de l’intérieur tandis que l’autre de l’extérieur (du coffre arrière). 

En tout et partout, pour l’instant, j’ai installé trois sorties d’air chaud. Une dans la toilette. Donc la conduite d’air chaud fut passée dans le placard puis sous l’équipet de la toilette derrière la toilette. Une jonction a été installée sous le lavabo et une sortie d’air chaud a été installée sur le côté du meuble du lavabo. Puis la conduite d’air chaud poursuit son chemin à l’intérieur du banc de la table à carte. C’était le seul endroit qui permettait de poursuivre le parcours de ce tuyau assez important.   

Une fois le banc traversé j’ai dû me résigner à faire passer le tuyau sous la table à carte puisque le réservoir de fuel qui descend très bas, m’empêchait de dissimuler le tuyau à l’intérieur du prolongement de la table a carte. Le réservoir de fuel descend pratiquement jusqu’au plancher et ne permet pas de passer le tuyau derrière le panneau, hélas.  Il est prévu de lui faire une petite protection ou boîte pour le cacher et surtout le protéger. 

Un fois passée la paroi, nous arrivons dans un coffre qui permettait aisément de passer le tuyau puis de placer la sortie dans le carré juste après la table a carte. 

Cela complète le trajet de l’air chaud côté tribord. 

Coté bâbord maintenant, le tuyau que vous voyez qui fait un U sur la prochaine photo est celui qui a été passé au travers de la cloison pour se retrouver sous la couchette de la cabine arrière. Le tuyau en ligne droite de la photo est la prise d’air intérieure. Le tout se trouve dans le double fond de la penderie, ce qui m’a grandement été utile. 

On voit ici le trajet sous la couchette de la cabine arrière ainsi que la sortie d’air chaud de la cabine arrière. 

J’ai aisément contourné la boite électrique, le chargeur, les batteries. Il y avait de l’espace aucun problème de ce côté. Je crois que l’an prochain j’ajouterai une sortie d’air chaud (prolongement de cette conduite) vers le carré afin d’avoir dans le carré une sortie bâbord et tribord.  

On voit ici l’installation complétée dans le coffre arrière. J’ai ajouté une protection (plaque de bois) qui se rabat (penture piano) pour la maintenance de l’unité de chauffage.

Il est important de bien faire le col de cygne pour éviter tout retour d’eau par la prise d’air de combustion. J’ai pris soin de protéger le tuyau de sortie des gaz de combustion. Le système Wallas dispose d’un système avec une conduite double. C’est-à-dire que l’air de combustion est aspiré par le même tuyau que la sortie. L’air froid se trouve donc réchauffé par le tuyau interne d’où sortent les gaz chauds. Théoriquement le tuyau ne devrait pas devenir très chaud. J’ai néanmoins installé un isolant vendu en option qui s’installe par-dessus le tuyau.  

Le fameux col de cygne qui fait office de protection, prévenant une entrée d’eau par la prise d’air de combustion.

Puis il ne restait plus qu'a positionner la sortie à l’arrière (tableau arrière du coffre tribord) visible sur la photo suivante.

Finalement la sortie externe a l’air libre à l’arrière. Le centre de cette sortie correspond à la sortie de l’air chaud et des gaz de combustion. Le pourtour juste un peu plus bas est l’aspiration de l’air frais alimentant la combustion. Tel que mentionné c’est extrêmement silencieux à ce niveau, il est impossible de faire la différence entre le moment où le système est en fonction et lorsqu’il est a l’arrêt. 

Le système Wallas n’est pas le plus répandu ni le plus économique. Pour des raisons évidentes de coût les systèmes Espar et Webasto sont moindres, mais la différence pour des systèmes neufs n’est pas si grande entre Wallas, Espar et Webasto. Si l’on désire considérer un système recyclé provenant d’une cabine de camion ou d’un engin de chantier, les chances sont élevées pour que ce soit un Espar et Webasto, pratiquement jamais un Wallas. Il existe maintenant plusieurs modèles chinois qui sont des copies des marques Espar et Webasto. Considérant le travail que représente l’installation j’ai préféré l’option du système neuf et celui offrant à mon avis les meilleures performances et qui me satisferait a 100 %. Jusqu’à maintenant je dirais que c’est le cas. Aucun regret quant au choix. Ne reste plus qu’à en profiter un peu plus la saison prochaine. 

Serge et Anne, sur Queen Anne’s Revenge.