Rénovation du carré de Divagation II
Le Remplacement du vaigrage et des hublots du carré de « Divagation II »
Le remplacement du vaigrage du carré impose au préalable la dépose :
• des cadènes et de leurs renvois
• de toute la sellerie du carré
• des plaques de plafond
• des plates-bandes en bois en haut des cloisons,
• des façades des menuiseries
• des hublots
• des entourages de hublots.
Le démontage des cadènes :
Pour engager les travaux j'ai fait le choix de garder le voilier à flots.
Pour dégager les cadènes sans démâter, j'ai procédé au renvoi du gréement sur les rails de fargue en commençant par les bas-haubans puis les galhaubans.
Le desserrage des ridoirs ne s'est pas fait sans mal. Malgré le dégrippant je m'y suis repris un matin bien frais, j'ai chauffé les cages des ridoirs au décapeur thermique pour les dilater et enfin pouvoir les dévisser.
Deuxième difficulté un filetage de la cadène double étant partiellement arraché, j'ai du la faire refaire.
Reprise d'étanchéité :
J'ai constaté une petite entrée d'eau au niveau du chaumard au maître-bau et aux pieds de chandeliers donc ; dépose, nettoyage et repose.
Dépose des menuiseries :
Pour la première phase du travail à l’intérieur, j'ai pris soin à la dépose des plates-bandes de garniture. Pour les décoller, j'ai engagé des spatules très fines entre les pointes hommes pour éviter de marquer les cloisons.
Démontage des Hublots :
Pour pouvoir démonter les entourages des hublots sous lesquels passe le vaigrage, il faut démonter les hublots. J'ai procédé en deux temps pour des raisons d'étanchéité à la pluie, le temps de tous ces travaux. J'ai commencé par les quatre hublots des côtés.
Le décollage est difficile, j'ai utilisé des petites spatules aiguisées que j'ai glissées au marteau pour découper le joint. Et tant que possible, il faut éviter de faire levier sans quoi la casse du vitrage peut survenir. (Attention aux délais pour la confection de nouveaux « Plexi », compter jusqu'à 15 jours.)
Dépose du vaigrage :
L' arrachage du vaigrage fait apparaître que celui-ci n'était en fait pas collé partout en raison des angles vifs au niveau des structures de stratification et des différentes têtes de vis de l'accastillage. Tous ces endroits sont autant de points ou la toile a tendance à pocher et à stocker la condensation.
Préparation du support :
Il est préférable d' adoucir tout ces angles en ajoutant des cales d'épaisseur progressives en un matériau facilement collable et ponçable. J'ai parfois utilisé du polystyrène extrudé et parfois du liège aux endroits concaves ou je vais préférer la colle néoprène contact à la colle Ovalite F plus longue à prendre. (La colle néoprène fond le polystyrène).
L'étape la plus pénible peut commencer, le décapage, c'est fastidieux mais obligatoire pour avoir un bel état de surface. J'en profite pour éliminer les défauts de stratification formant surépaisseur par endroits.
La poussière est partout malgré les champs de protection, le nettoyage semble infini !
Pose du vaigrage :
J'a posé le vaigrage du bordé en premier.
Pour avoir vu la qualité du vaigrage de « BoisBarbu » de Gérard, je me suis approvisionné chez le même fournisseur.
J'ai utilisé 11,50 mètres linéaires pour le carré et la salle d'eau sans les plaques du haut du roof déjà refaites. (La largeur du vaigrage choisi fait 1,4 métre).
Pour les plafonds j'ai toujours procédé par une pose à blanc avec des points de repères ; traits de crayon, vis dans les endroits préalablement occupés.
Pour manipuler les grandes surfaces, j'ai scotché provisoirement l'endroit du vaigrage sur des plaques d'isorel qui m'ont permis de positionner l'ensemble et retrouver mes repères.
J'ai ensuite déposé celles-ci pour maroufler et les ai remises pour un étayage de sécurité pendant le séchage.
Les parties concaves autour des renforts en bois de la longue main courante sont collées à la colle néoprène. J'attire l'attention concernant cette colle, il faut absolument encoller les deux surfaces et bien laisser évaporer avant d'appliquer, sinon le vaigrage va fondre et former des plis disgracieux. Pour assouplir le vaigrage à ces endroits j'ai parfois utilisé avec précaution le décapeur thermique.
Concernant les pièces autour des ouvertures, j'ai comme toujours utilisé les vieilles toiles pour en faire des gabarits. J'ai optimisé la découpe pour économiser le débit.
Ces pièces une fois découpées, il faut faire un ourlet à certains endroits. Je les ai réalisés sans problême avec du fil à voile et une machine à coudre ménagère.
Après avoir collé la partie frontale au dessus des hublots zénithaux j'ai positionné les longues pièces autour des vitrages latéraux. J'ai comme précédemment fait une pose à blanc maintenue avec des étais et pris des points de repères.
J'ai collé progressivement les surfaces concaves à la colle néoprène. A noter également les ajouts de mousse polystyrène extrudé au dessus des renforts de la main courante.
Repose des menuiseries :
Le vaigrage enfin terminé, j'ai poncé et reverni toutes les autres menuiseries.
Pour le rebouchage des trous de vis ou de pointe, à défaut d'avoir refait des tampons en orme, j'ai utilisé la pâte à bois « Syntilor » chêne doré qui me semble être la plus proche en couleur. J'ai aussi employé des feutres de retouche « Sintobois » pour me rapprocher des nuances des différents veinages.
Repose des cadènes et leurs renvois sur les varangues :
J'ai légérement remis en tension les haubans avant de serrer définitivement les cadènes pour m'assurer de leur bonne mise en place latéralement.
Confection des nouveaux entourages de hublot :
Les entourages de hublots en contreplaqué bois sont délaminés, noircis et pourris par endroits, ils sont irrécupérables.
Leur remplacement m'a emmené à une grande réflexion car ceux-ci sont à l'origine en plaquage orme (rare et cher). Ils sont voués à se dégrader plus ou moins rapidement par le ruisselement de la condensation ou, un jour venu, des premières fuites.
Aprés de longues recherches, j'ai choisi d'utiliser des panneaux de fibre composite de marque « XylTECH ». Ils ont pour moi l'intérêt d'être imputrescibles, facile à menuiser et à reboucher, à peindre, à cintrer et à coller.
Leur gros défaut comme le PVC expansé style « Forex » c'est leur faible dureté. C'est à dire qu'au vissage les têtes de vis s'enfoncent et déforment la surface du panneau. De la même manière si l'on utilise des serre-joints une fois que le produit est enfoncé, il ne reprendra plus sa forme...
Système de fixation des entourages de hublot :
Après plusieurs essais pour réaliser le montage à bord, il est évident qu'il n'est pas raisonnablement envisageable de monter les hublots avec des vis traversantes fixées sur ce type de panneau trop mou. D'autre part, les vis apparentes ne sont pas du plus bel effet ! Mes entourages seront posés aprés le collage des hublots.
Pour ce faire, j'ai imaginé une fixation par des plots coniques qui seront collés aux hiloires du roof et insérés dans ces panneaux de 10 mm et maintenus par les vis-bouton des rideaux.
Cette technique n'est pas simple à réaliser mais je vais tenter de l'expliquer en détail ...
Les vieux entourages ont servi de gabarits pour les nouveaux.
Une fois en forme je les ai percés aux endroits de fixation des rideaux, par des trous coniques que j'ai enduits de cire de démoulage.
J'ai mis en place mes vis bouton à pression, cirées également, puis remplis les trous autour de fibre de résine polyester renforcée à la fibre de verre.
Aprés polymérisation j'ai retiré les vis et les plots ainsi réalisés.
J'ai alors ciré les plaques autour des trous et replacé les plots en les vissant.
L'opération suivante à été de mettre du mastic colle de montage style « Sikaflex » sur les plots et enfin de positionner et de maintenir les entourages à bord pendant deux jours le temps de collage définitif des plots sur le roof.
Aprés dépose de l'étayage et des vis-bouton, les panneaux peuvent être retirés pour les finitions et mis en peinture que j'ai choisie blanche satinée en bombe.
Remise en place des hublots :
Avant le montage définitif, j'ai remis en place tous les vitrages.
Pour assurer le collage le plus durable, j'ai opté pour protéger les joints des Utras Violets par une bande de peinture intérieure et extérieure.
J'ai donc tracé puis découpé le film de protection au dimensions voulues pour laisser apparente seulement la partie à poncer et à dégraisser au SIKA Cleaner-205 ou à l'essence F puis à recouvrir du primer sikaflex 209N.
Les « plexi » latéraux seront collés avec le sikaflex 295-UV. J'ai préalablement effectué un masquage sur le roof. J'ai utilisé deux cartouches par hublot long. Il ne faut serrer que pour évacuer les éventuelles bulles et s'assurer que le mastic soit régulièrement étalé. Après cela, j'ai évacué le surplus en effectuant un léger joint congé avec le doigt. Les rubans adhésifs de masquage sont aussitôt retirés. Le serrage définitif ne sera effectué que deux jours plus tard à deux. Un a l'extérieur maintient la vis canon sans qu'elle ne se décolle et l'autre qui resserre modérément à l'intérieur. (Le Sikaflex est long a sécher à cœur)
La bande de peinture extérieure devra être posée avant d'enlever le film de protection.
Pour la pose des hublots zénithaux n'ayant que peu de temps avant de reprendre la mer - rassemblement des FEELING oblige - j'ai pratiqué une autre technique de pose. Aprés le primer, j'ai déposé un cordon de mastic d'environ 6 mm sur les « plexi » douze heures avant la fixation.
L'avantage est que le serrage est définitif, il n'y a plus à resserer les vis deux jours après, donc pas de risque de les décoller.
D'autre part l'épaisseur du joint est controlée au serrage, le cordon s'écrase un peu. Il y aurait encore mieux à faire en collant sur le bord intérieur du vitrage un joint plat autocollant EPDM ayant aussi l'avantage de contrôler l'épaisseur du joint et une belle finition intérieure sans débordement.
Le Sikaflex 295-UV n'est plus en vente libre, il faut le commander. Dans l'urgence, j'ai donc utilisé un autre produit que je connaissais aussi le «NAVYFLEX COMUS».
Comme toujours, effectuer le masquage avant la pose.
L'astuce pour la mise en place est de placer deux tournevis dans les trous pour se saisir du panneau et le plaquer au bon endroit dans les trous sur le roof.
Une remarque en défaveur du « COMUS », il a tendance à polymériser plus vite en surface, je n'ai pas pu effectuer le joint congé dans la foulée. Le surplus formant des grumeaux, il m'a fallu le retirer avant d'en remettre et d'effectuer un beau lissage.
A savoir aussi qu'il est possible de reprendre le joint congé une fois sec en l'arasant avec une gouge au rayon adéquat.
Enfin il restera à finir les peintures « anthracite » entre les hublots et sur leur bordures dès que la météo sera favorable.
Montage définitif des entourages de hublot :
Je procède désormais à l'intérieur au montage définitif des entourages des hublots. En plus du vissage, j'ai ajouté un cordon de mastic polymère au niveau des ouvertures et quelques points de colle facilement détachable en cas de démontage éventuel à l'avenir.
Pour conclure le sujet voici quleques photos du résultat !
Thierry, sur Divagation II