Remontage d'un safran
Une fois le safran déposé, j’ai pu constater l’usure des bagues, que j’ai refait en Acetal (POM-C), que j’ai commandé chez DIPLATEC (matieres-techniques-plastiques.com). Très bon service, bonne réactivité.
Le rond de 240mm de long en diamètre 100mm m’est revenu à 55€ livré à la maison, dans lequel j’ai pu refaire les 3 bagues.
La bague supérieure reçoit les deux joints spi qui garantissent l’étanchéité.
Joint Spi côté mer Joint Spi côté intérieur
La bague inférieure est biseautée pour suivre la forme de voûte, j’ai simplement fait une bague simple, et coupé à la main une fois la bague en place dans le tube. Ceci afin de permettre de l’enfoncer au maillet dans le tube de jaumière.
Voici le montage des bagues, à leur emplacement précis. A droite, on voit un des perçages pour les vis de pression de la bague inox. C’est elles qui retiennent le safran en vertical. Au dessus, la rainure de clavette pour le bras de mèche.
Voici les vestiges des joints spi une fois sortis de la bague :
Ces joints spi étant fabriqué sur mesure, j’ai choisi de les refaire avec un ressort inox. Je me suis basé sur les dessins du tube de jaumière du chantier pour les cotes de ces joints.
On peut effectivement trouver des joints plus standards et moins chers (ex : 123roulements), mais ceux que j’ai trouvé (Bellion Quimper) ont un caoutchouc spécifique eau de mer et un ressort inox. Les deux joints spi + le joint quadrilobe (pour la bague du passage de pont) me sont revenus à 31€. (16€ de pièces et 15€ de transport…)
Certes cher pour 3 joints, mais sur le budget entretien annuel, c’est insignifiant et évite une sortie d’eau + manutention sortie de safran la prochaine fois avec des ressorts acier classiques.
Le remontage du safran ne pose pas de soucis particuliers, d’autant que l’on aura pris soin de nettoyer toutes les pièces de ce montage, bras de mèche, tube de jaumière etc. Bien graisser les joints avant pour faciliter le passage de la mèche.
J’ai utilisé le charriot élévateur du chantier pour remonter le safran (maintenu vertical sur une palette par 2 personnes et moi-même à l’intérieur).
Une fois à hauteur, remonter la bague inox et les deux vis de maintien. Le safran peut alors être suspendu et le remontage de la commande de barre se poursuivre.
Si c’était à refaire :
- L’usinage des bagues était un peu trop serré (j’ai fait un ajustement « glissant juste », or on sait bien qu’aligner 3 paliers n’est pas chose facile, surtout sur un bateau de 30 ans en polyester.
J’ai donc dû ressortir le safran pour réaléser les bagues qui ont dû se rétrécir en rentrant légèrement en force dans le tube de jaumière, pourtant nettoyé/brossé du précédent « collage ».
- L’idée du Fenwick pour dépose / repose du safran me convient. Attention cependant à la pression exercée pour enquiller la mèche, on contrôle moins sa force qu’avec un bout sur les winches comme proposé dans un autre article.
- Vu le bras de levier sur le tube de jaumière lorsque la mèche rentre dedans au début, le fond du bateau est très très mou. Porter une attention particulière à l’alignement de la mèche dans ledit tube de jaumière. Une fois dans la bague de passage de pont, l’ensemble est tout à fait rigide et solidaire.
- Avec un peu plus de budget, j’aurais refait un safran… Pour l’avoir pesé, on arrive à 69 kg, alors qu’un safran actuel avec mèche alu sort à 20kg.
Nicolas, sur Ibiscus