Réparation de l'épontille
Epontille fissurée ! Différentes méthodes de réparation.
La réparation sur Blue Eyes
Lors du remplacement des haubans, j'en ai profité pour contrôler l'épontille et je me suis aperçu que la soudure de la plaque supérieure était fendue sur une grande partie. Il faut donc la démonter pour la resouder et pour cela démonter TOUT le carré : la table, le petit coffre avant, les planchers qui passent sous la table et le petit coffre avant.
Passer de ça : à ça :
J'avoue que ce n'est pas sans un pincement de coeur que l'on sépare le plateau central de la table. Il vaux mieux prévoir un étai pour enlever l'épontille qui est comprimée par le pont. Nous n'en avions pas. Nous avons galéré avec des bastains pour l'enlever. Attention il y a un boulon de caché en arriere de l'épontille et il faut percer le bois des hublots pour l'atteindre. Voir les photos ci-dessous après démontage:
Le coffre démonté avec le sondeur et le speedo. L'emplacement de l'épontille sur la varangue . L'épontille est fixée par 4 toutes petites vis...
On en profite pour nettoyer le pied de mat, ajouter des axes de poulies pour ramener les bosses de ris au cokpit:
L'épontille est revenue ressoudée. On procède au remontage et je scie les planchers pour permettre de les enlever sans démonter la table et le coffre avant.
Je réalise un cache pour les séquelles du démontage de l'épontille sur lequel je fixe un spot et un interrupteur alimenté en 220v pour éclairer le carré au port.
Eric, sur Blue Eyes.
La réparation sur Tote Niho
J’ai découvert de façon fortuite, que la soudure reliant le tube à la platine s’était cassée. Il faut dire qu’il faut vraiment investiguer pour le voir. Comme cela est déjà arrivé à d’autres heureux propriétaires de Feeling 1090, je ne saurai que vous recommander de démonter un vaigrage pour vérifier.
Après pas mal de discussions de pontons, n’ayant pas envie de démonter toute la table, car l’épontille la traverse, il y avait deux solutions :
1) Acheter une épontille en inox, la couper en deux et la manchonner.
2) Palier à la déficience de la soudure en la bridant, ce que j’ai choisi
Le tube aluminium ayant reculé d’environ 2 mm vers l’arrière de la platine, il fallait le replacer au bon endroit ! Mais il y a la compression du mat. Il faut donc desserrer le gréement dormant, pataras, puis les haubans, galhaubans et bas haubans en desserrant les ridoirs. Bien prendre les mesures au pied à coulisse dans chaque ridoir pour retrouver les réglages après l’opération.
Prendre un étais de maçon que l’on cale en haut sous la platine avec des cales en bois et en bas sur la membrure. Puis bander l’étai afin de soulager la tête d’épontille et replacer le tube au bon endroit. Enlever l’étai, remettre en place le gréement dormant dans ses réglages initiaux.
Pour accéder aux quatre vis qui serviront à liaisonner le tout, il faut découper un peu l’habillage bois entre les deux hublots pour ceux qui ont un roof panoramique, avec une scie sauteuse.
J’ai fait quatre demi collerettes en stratifié compact de 15 mm d’épaisseur que j’ai rendues solidaires de la platine recevant le pied de mât sur le pont par les quatre vis qui sont devenues accessibles. Il faut changer par des plus longues pour reprendre les 30 mm de stratifié. Ce stratifié peut être remplacé par du contreplaqué marine. L’avantage du stratifié, c’est très dur et surtout totalement insensible à l’eau.
L’opération est presque terminée, par prudence, j’ai noyé le tout dans de la résine époxy. Après il faut faire un petit cache pour masquer l’intervention à la scie sauteuse !
Depuis ce renforcement, j’ai fait 1800 miles sans que cela bouge et je peux vérifier facilement en enlevant le fameux cache.
Didier, sur Tote Niho.
La réparation sur Arnev
Autre méthode, sur un autre 1090, de 1990.
voici la chronologie de la réparation depuis la découverte du début de fissure sous la soudure.
Le but initial est de permettre de maintenir l'épontille dans sa position.
On peut voir la fissure, puis la découpe du panneau pour atteindre les boulons arrière.
Je voulais faire ressouder la fissure (qui se prolonge sur 30% du tube à l'avant) mais le pro qui m'a fait les 2 coquilles n'a pas voulu sauf si l'épontille était démontée mais cette hypothèse annulée de facto la mise en place de cette pièce.
C'est donc la société CELTINOX basée à Larmor-plage à côté du chantier JPK qui a réalisé l'ensemble. (ils sont spécialisés dans la confection de balcon, portique, support d'éolienne et toutes pièces d'accastillage en inox et alu).
J'avais repris toutes les côtes le plus précisément possible (platine, perçages, diamètre du tube) et un ouvrier était repassé sur le bateau pour vérifier la possibilité de réaliser la pièce.
C'est de l'alu 5 mm.
Seul le boulon arrière était trop court (j'ai dû faire une encoche sur l'arrière de la platine) pas de problèmes pour les 4 principaux et il y a beaucoup de réserve sur les filets des boulons.
La réalisation m'est revenue à 140€ ttc.
La pièce de renfort, puis la mise en place des 2 coquilles:
Elargir un peu les 2 trous qui servent au passage des câbles. D'ailleurs, pour que la coquille avant puisse être placée, il faut mettre ces derniers à effleurer le sommet de l'épontille d'origine en faisant bien attention qu'ils ne tombent pas à l'intérieur. Prévoir des " messagers " à poste pour éviter les mauvaises surprises.
Le résultat final:
Patrick, sur Arnev
L'épontille de Manzanillo
Nous avons démâté au début de l’hiver, afin de tout contrôler.
Nous remarquons alors une fissure importante en haut de l’épontille, sous la soudure.
L’article d’Eric nous a été d’une bonne aide pour démonter l’épontille.
Nous avons donc découpé le vaigrage et placé un étai de chantier.
Il s’avère que la fissure faisait quasiment tout le tour de l’épontille.
L’amorce de rupture s’est faite au niveau des perçages passe-câbles et continué le long de la soudure.
L’épontille a flambé légèrement entre les 2 perçages. La plaque supérieure était vrillée, ses trous était ovalisés et les vis inox de 8 était tordues.
Nous décidons de couper l’épontille sous les passes-câbles et de fabriquer un manchon qui rentrera dans l’épontille sur lequel on soude une nouvelle plaque supérieure, le tout en Alu.
Dans le bateau, la portée supérieure de l’épontille n’est pas parfaitement plane, il y a une bosse dans le coin avant tribord, d’origine apparemment, pas de trace de fissure ni de craquelure. Ce serait un défaut à la fabrication ? Ceci expliquerait les déformations ayant entrainé la rupture de la soudure.
De plus, mon soudeur m’a indiqué qu’il était « normal » qu’une fissure soit apparue sous la soudure car la soudure d’origine a été faite sur l’anodisation...
Le manchon en place dans l’épontille ( pas encore soudé), nous allons faire une cale d’ajustage avec du mastic polyester armé.
La plaque supérieure de l’épontille est graissée légèrement et on met en place un film cellophane.
On applique ensuite une bonne épaisseur de mastic polyester armé.
L’épontille est mise place. Les vis supérieures sont graissées afin que le mastic n’accroche pas dessus.
On fait coulisser le manchon à sa position finale et on serre légèrement les 4 vis de la plaque supérieure après avoir desserré d’1/2 tour l’étai de chantier.
On enlève le surplus de mastic avant qu’il ne soit complétement sec.
On profite que tout soit en place pour percer 3 trous à 120° environ l’un de l’autre, traversant le tube original de l’épontille et le manchon intérieur. On place dans ces trous des goupilles « Mecanindus ».
Ceci afin de verrouiller la position du manchon pour pouvoir le souder après démontage.
On voit sur la photo précédente également que l’anodisation a été retirée par ponçage autour de la future soudure.
Une fois le mastic bien sec, on resserre l’étai de chantier d’un demi-tour et on retire l’épontille.
L’épontille est soudée, une lumière pour le passage des câbles est faite et on monte définitivement l’épontille. Il faut prendre soin d’isoler les vis en inox de l’épontille en alu en utilisant une graisse anti-couple électrolytiques.
On a également profité de l’occasion pour redonner un coup de jeune au pied de mât.
Il ne restera plus qu’à faire une jolie pièce en bois pour masquer la découpe et la soudure. Dans notre cas, ce sera pour un peu plus tard, quand nous aurons peint les encadrements de hublot.
Maxime, sur Manzanillo.