Teck jupe arrière
Après 23 ans, le petit plancher teck sur la marche de la jupe arrière part en déliquescence. Le joint est pourri, les lattes se décolent; il est temps de le remplacer, pour retrouver l'aspect du neuf !
Avant d'enlever le vieux plancher, je prend les mesures, du bois hors tout, sans le joint extérieur. On remarque que les côtés arrière et avant du plancher central (celui qui est sur le capot du coffre de jupe) ne sont pas droits, mais légèrement arrondis. Je mesure une flêche de 10mm à cet arc. Mais le mieux est encore de découper des gabarits translucides.
Il faut déjà tout enlever, ce qui est finalement beaucoup plus facile que prévu. Un cutter pour découper le joint autour. Un bon ciseau à bois, un peu large, et les lattes partent toute seule. En dessous, un socle de CTP (marine j'imagine) est complètement pourri. Le teck est collé sur le CTP, lui-même collé sur le gel coat par une couche de mastic colle.
Je m'aperçois que ce n'est pas que du teck, mais un assemblage de teck sur du contreplaqué. Environ 4mm de teck sur 4mm de CTP. Ce qui explique le pourrissement.
Voici toutes les lattes rassemblées sur l'établi.
Il faut calculer le nombre de lattes que l'on souhaite pour les planchers central et latéraux, de manière à ce que la largeur des lattes soit sensiblement la même pour le plancher central comme pour les latéraux. Pour cela, un petit calcul itératif à tâtons, me donne les largeurs de lattes en fonction de leur nombre.
13 lattes pour le plancher central, et 6 lattes pour les planchers latéraux, me font des lattes respectivement de 40,3mm et 40,8mm. Les anciennes lattes étaient plus étroites et de largeur d'ailleurs assez différentes. Le chantier ne s'était pas cassé la tête dans les calculs.
Faut il remettre du teck. Le teck est assez cher et pas toujours facile à trouver. J'ai de l'iroko en stock, je vais donc l'utiliser. D'autres aménagements m'ont démontré que l'iroko se comporte comme le teck sur nos bateaux: il vieilli en devenant gris et reste bien stable, à moins qu'il ne se fende (ça peut arriver).
J'ai aussi investigué une autres solution: le "teck synthétique", de la marque Flexiteek. Au vu du prix très raisonnable et de la facilité de mise en oeuvre, j'ai failli craquer pour cette solution simple et rapide. Il suffit d'envoyer un gabarit en papier craft 100gr (ou un plastique transparent) à Flexiteek, et il vous renvoie quelques jours plus tard, le revêtement découpé ainsi que de la colle. Dans le cas de cette jupe, l'épaisseur nécessaire étant de 11 mm, et le Flexiteek étant épais de 5mm, ils ajoute un socle en liège à coller sous le Flexiteek. Flexiteek m'a envoyé un devis pour un montant de 145€.
Par un jour de beau temps, sec, c'est le moment du collage, au Sika 292 I. Pour protéger le teck, il doit être masqué avec du ruban adhésif. J'ai fait l'erreur d'utiliser du ruban standard de masquage de peinture, qui s'est ensuite avéré très difficile à décoller. Si c'était à refaire, j'utiliserais du ruban rouge vendu chez les shipchandlers pour délimiter l'antifouling.
Le tout sous presse: j'ai fixé une poutre dans le portique afin d'y prendre appui pour presser le teck en écrasant le Sika.
Le lendemain, il est temps de faire les joints entre et autour des lattes, avec du Sika 290 DC. Attention, il est très liquide et il est facile de s'en mettre partout. C'est une vraie saleté ! Il faut donc être très soigneux. Je l'étale au mieux avec la spatule, sans parvenir à une surface parfaitement régulière. Mais de toute façon, ça se rattrape ensuite au ponçage.
Je n'ai pas trouvé le bon moment pour décoller le ruban de masquage. Dans la première heure, le Sika est trop liquide et il bave. Ensuite, la peau se forme et il devient difficile de décoller le ruban. J'ai attendu 24 heures et ça allait à peu près, en s'aidant du cutter.
Voici le résultat. Il reste des bavures de Sika qui ont sali le teck.
Après 3 jours, on peut poncer et donc enlever les bavures.
Pour un résultat à hauteur de mes attentes. Voici une jupe "comme neuve" !
Gérard, sur Boisbarbu.