Préparation du Feeling 1090 au grand voyage
Liste des principaux travaux de préparation au voyage sur un Feeling 1090
octobre 2013, maj: aout 2017
Cette liste montre les principaux aménagements à faire sur tous les aspects du bateau. Elle demande à être chiffrée. De nombreuses décisions sont à prendre dans les choix d’implémentation ou de matériel. La plupart des points sont couverts dans des articles du site du Club Feeling. Mais tout ceci n’est que mon humble avis. A chacun d’aménager son bateau à son gout et suivant ses propres critères. Dans tous les cas, vos idées et propositions seront bienvenues et permettront de compléter ou d’en discuter sur le forum.
Ayant eut plusieurs fois à répondre à des propriétaires de Feeling préparant un grand voyage, une année sabbatique, un tour du monde, je résume ici la liste de mes conseils. A vrai dire, lorsque j'avais préparé Boisbarbu à son année sabbatique, j'avais probablement fait de la surenchère sur la liste des travaux à réaliser pour entreprendre ce voyage. Mon bateau était alors armé comme pour un tour du monde de plusieurs années. L'année sabbatique bien que bien remplie (16000 milles nautiques) ne nécessitait pas tout. Je vais dans cet article essayé de faire la part des choses et de relativiser l'importance de tel ou tel aménagement.
Gérard, sur Boisbarbu
Note: la liste des liens dans référencés dans cet article n'est pas exhaustive. A vous de chercher d'autres articles sur les sujets ci dessous.
Gréement
- Vérification sérieuse des tirants de cadène de haubans et de leurs fixations sur les varangues
- Montage de l’étai avec une chape articulée en tête de mat, pour éviter cette avarie
- Etai largable, allant de préférence à l’avant de la baille à mouillage :
- Tangon, même sans spi, pour tangoner le génois ou la trinquette
- Choix des coulisseaux de GV : dans gorge de mat, ou sur rail
Voiles
- Trinquette à endrailler sur étai largable
Appelez le comme vous voudrez: foc de route, foc 2, trinquette, ... peu importe, mais il en faut un. Pour la sécurité, pour la sauvegarde du génois, pour le confort à bord, et pour la performance (vitesse et cap) du bateau. Aussitôt que nous naviguons au près, avec 22N de vent, je grée le foc de route, et n'ai jamais eu à le regretter. Suivant l'état de la mer, je le grée parfois même au dessus de 17N. Dans le même temps, il faut ariser la GV au 2ème ou 3ème ris. Mon foc de route a une surface de 17m2, endrailler par mousquetons sur l'étai largable. La manoeuvre prend du temps pour installer l'étai largable, mais on peut faire ça à la cape, tranquillement, le harnais capelé. - Spi tangoné ou asymétrique
- Révision de la garde-robe
- Bande anti UV sur le génois sur enrouleur
Indispensable sous le soleil des tropiques, ou on fusille une voile en une saison.
Sellerie
- Lazy bag
Très important pour protéger la GV des rayons brulants du soleil. On a parfois la flemme d'installer un taud de grand-voile, alors que le lazy bag se ferme en 3 minutes. C'est un budget, mais on peut se le fabriquer soi-même. Voir l'article. - Capote de descente
Indispensable contre les embruns et la pluie - Bimini
Indispensable sous les tropiques - Taud de soleil
Très utile au mouillage sous le soleil. Le concevoir pour être pratique à mettre en place: Moins de 5 minutes.
Accastillage
- Décision prise de ris en pied de mat, ou dans le cockpit
- Dans le 2ème choix, poulies plat pont de renvoi de drisses et ris, et taquets Spinlock au piano
- Frein de bome
- Inspection et nettoyage des winches
- Inspection de l’enrouleur, en particulier roulements du tambour et de l’émerillon
Mouillage
- Guindeau électrique, monté sur une chaise très solide
- 40m de chaine de 10mm et 30m de câblot
- Mouillage secondaire
je pense qu'un seul suffit, pour un mouillage par l'arrière. Mon mouillage secondaire est à poste dans le balcon arrière, prêt à être envoyé, avec un long cablot enroulé dans le balcon arrière, sur un emmagasineur de tuyau d'arrosage. Cette aussière arrière est aussi très pratique et rapide pour une première amarres à terre (le fameux "mouillage cocotier"). - Main de fer
- AnchorLite sur smartphone
Sécurité
- Lignes de vie
- Gilet automatique
- Cadènes de harnais dans le cockpit et en pied de mat
- Balise de détresse personnelle
- Haut-parleur extérieur pour VHF
- VHF portable (pour la survie, en cas de démâtage, pour les approches de port)
- GPS portable supplémentaire (dans le grab bag)
- Télécommande de pilote, pouvant arrêter le bateau en cas de MOB
- VHF ASN
- AIS Transmiter
Avec le PC, l'AIS (Automatic Identification System) serait pour moi un Must pour un grand voyage. J'en suis équipé depuis 8 ans, et c'est vraiment une grande sécurité et une grande source d'information pour gérer les routes de collision. Se méfier toutefois des informations en pays exotiques, ou bons nombre de navires (pêche, commerce) n'en sont pas équipés, même si c'est obligatoire. Savoir aussi que les militaires ne montrent évidemment pas de signes d'AIS. - Smartphone étanche
- Pinoches bois adaptées fixées à chaque passe coque
- Sanglage des batteries
- Emplacement judicieux des extincteurs
Annexe
- Annexe de taille environ AX3
- Moteur d’annexe environ 3,5cv
Energie
- Production
- Portique arrière
à l'arrière du bateau, ce portique a sur Boisbarbu de multiples fonctions. Support de l'éolienne, des panneaux solaires, du radar, et d'autres antennes (AIS, GPS, MerVeille), le portique est aussi le moyen très pratique de remonter l'annexe, sans encombrer le pont avant ou sans avoir à dégonfler cette annexe. J'ai pu observer que la plupart des bateaux sans portique, finissent par laisser l'annexe une nuit à l'eau, et qu'ils sont alors la proie des petits voleurs d'annexes (trop facile). Voir l'article sur le portique. - 2 panneaux solaires de 100W
- 1 éolienne (en option) : ne produit pas dans les traversées au portant (juste au près)
- 1 hydrogénérateur (en option) : encombrant dans la jupe, et assez cher
- Alternateur moteur
- Chargeur secteur
- Spécifier comment on veut charger les batteries et quel type de batteries (plomb, gel, …)
Rajouter une batterie supplémentaire: 2 batteries de service et une batterie moteur, c'est bien. Boisbarbu avait 2 batteries de 110Ah et une de 170Ah. De quoi étaler la consommation du pilote sur toute une nuit de navigation, en attendant les rayons du soleil sur les panneaux photovoltaiques. J'ai fait le choix de ne pas mettre les 2 batteries de service en parallèle. Je les gère l'une ou l'autre, suivant le besoin. Article - Implémenter un câblage qui réponde à ces spécifications
- Ampèremètres de charge, pour panneaux, éolienne, …
- Portique arrière
- Consommation
- Faire un bilan énergétique de tous les consommateurs (les plus importants étant : - le pilote, - le frigo, - le radar, - le dessalinisateur,- le PC)
- Spécifier comment on veut gérer les batteries et leur suivi (parc en parallèle ou isolé, batterie moteur dédiée ou pas, …)
- Implémenter un câblage qui réponde à ces spécifications
- Gestionnaire de batteries
- Isolation thermique du frigo
Moteur
- Filtre décanteur avec bac transparent et accessible
- Filtre à eau de mer
- Anti siphon
- Trappe de visite dans cabinet de toilette
- Vanne d’hivernage moteur
- Nettoyage du réservoir gasoil
- Prise dérivation arrivée carburant
- Coupe orin sur l'arbre d'hélice
pas indispendable, il reste une sécurité. En une année, je me suis pris 2 fois un bout dans l'hélice. C'est jamais drôle !
Pilote automatique
- Régulateur d’allure ou pas (encombrant dans la jupe arrière, mais sans conso électrique)
Boisbarbu n'en a pas, et parfois je le regrette. Tous ceux qui ont un WindPilot en sont ravis. Il se fixe bien dans la jupe du Feeling. Par contre, ça gêne pour accèder par l'arrière ou pour aller prendre un bain. Mais aucune consommation d'énergie électrique. Juste les voiles à bien équilibrer pour que le sillage tire droit. Ce serait à refaire, j'installerais un régulateur. - Pilote automatique inboard, hydraulique, NKE
Indispensable. C'est un équipier à part entière, et qui sait barrer des nuits sans se faire relayer, ni réclamer une thermos de café. Mais rien n'est parfait: ça consomme de l'électricité (3 à 10 ampères suivant l'état de la mer) et ça peut tomber en panne (électonique, mécanique, hydraulique). Boisbarbu est équipé d'un vieux pilote NKE, in board, hydraulique, sur secteur de barre. Ne pas oublier la télécommande. - Pour nav’ en solo doubler l’électronique du pilote auto
Instruments
- Instrumentation simple, mais fiable
- RayMarine ou NKE, ou …
- Sondeur avec alarme
- Loch / Speedo
- Anémomètre avec alarme
- Répétiteur à la table à carte (sondeur et anémomètre)
- Interface SeaTalk / NKE
- Installation très soignée
- Emplacement des cadrans au-dessus de la descente
- Emplacement du sondeur devant la quille
- RayMarine ou NKE, ou …
- le Radar
Si on est équipé d'un AIS, d'un MerVeille, le radar devient moins indispensable. Et pourtant, il est irremplaçable. Ce serait à refaire, je ferais à nouveau les frais d'un radar, même si il nous a rarement servi. Mais quand on s'en est servi, nous étions vraiment contents de l'avoir. Quand s'est on servi du radar ?:
- par brouillard, évidemment. Mais le brouillard sous ces latitudes est rare. Qui dit brouillard dit souvent pétole, donc moteur. Et alors, le radar peut fonctionner avec l'appui de l'alternateur pour charger la batterie.
- de nuit, quand il fait froid, pour éviter de faire le quart dans le cockpit. Le radar permet alors de rester au chaud, à la table à carte, les yeux rivés sur l'écran ! Encore faut il que les batteries soient bien chargées ou que le moteur tourne. En effet, mon radar consomme 4A en émission.
- quand le risque de collision nous fait douter. Eh oui, de nuit, on voit les feux de navigation d'un autre navire, mais c'est souvent difficile d'évaluer sa distance et donc le délai que l'on a pour manoeuvrer, empaner, ... Alors un petit coup de radar, et on comprend un peu mieux la route du navire en face.
- pour arriver sur un mouillage, par nuit noire. Quoique maintenant, avec la navigation électronique, on puisse se fier aux cartes. Mais les cartes ne montrent pas une bouée, une tonne, une barque, un bateau au mouillage.
Cartographie
- Que ce soit avec un lecteur de cartes, ou avec un PC, la navigation électronique est devenue pour moi indispensable. C'est devenu tellement simple, et tellement fiable. Mon choix s'est porté sur un PC industriel tournant sous Windows. Ce PC est très fiable et n'est jamais tombé en panne, ni même crashé une seule fois en 11 années de bons et loyaux services. Mais encore tomberait il en panne, que j'ai un deuxième PC, un portable, configuré comme le premier, et qui peut être mis en oeuvre en moins de 5 mn. Quant aux cartes électroniques, elles sont devenues également très fiables. Je n'ai jamais eu à m'en plaindre pendant toutes ces années. Je me contente donc de transporter à bord les grandes routières papier, que je n'ai pas eu le besoin de dérouler, si ce n'est pour faire un peu de pédagogie à un équipier voulant apprendre à naviguer à l'ancienne.
- PC avec OpenCPN (couverture mondiale des cartes CM93)
- GPS : un modèle portable suffit et consomme moins
- AIS transmiter
- Smartphone avec Navionics
- Smartphone avec DGS Tides
Météo
- BLU récepteur, ou Iridium
un récepteur Sangean ou Sony suffit largement. Le connecter à une longue antenne filaire (10m) entre portique et tête de mat. Connecté au PC il permet de recevoir les bulletins météo décriptés par JVComm32. - VHF
- ZyGrib sur PC
- Wheather4D sur Android
- JVComm32 pour la météo sur BLU (cartes fax, bulletins RTTY, bulletins Navtex). Voir l'article
Prévention des infiltrations d’eau
Circuit d’eau douce
- Jauge dans les réservoirs d’eau
- Compteur de consommation d’eau
- Vannes de fermeture des évents pour les longs bords de près
- Le dessalinisateur
vraiment pas indispensable pour une année sabbatique classique en atlantique nord. On trouve de l'eau douce pratiquement partout. Et il faut avoir acheté une bonne quantité de bonbonne d'eau minérale avant d'avoir amorti le coût d'un dessalinisateur. Il est vrai que le dessal' donne une bonne autonomie dans les mouillages des Antilles ou des Bahamas, ou les points d'eau sont moins nombreux. Encore faut il pouvoir l'alimenter en électricité. Mon dessal' consommait 5 ampères, et il fallait une heure pour produire 4 ou 5 litres. Autant dire que nous l'allumions au mouillage, que quand l'alizé soufflait fort (20N minimum) pour que l'éolienne étale la consommation du dessalinisateur. Voir l'article.
Aménagement intérieur
- Carré
- Toiles anti rouli sur les banquettes
- Fixations de table carré
- Table à carte
- Cloisonnement de la table à carte
- Cuisine
- Cabine AR
- Fixation de porte cabine, ou suppression de la porte
- Cabine AV
- Fixation de porte cabine, ou suppression de la porte
- Cabinet de toilette
- Fixation de porte
- Etagère dans placard
- Trappe de visite moteur
- Trappe de visite des vannes passes-coque
- Coffres cockpit
- Aménagement / rayonnage dans coffre tribord
Matériel de rechange
- Aucun matériel de rechange n'est vraiment indispensable, sauf le jour ou on a besoin. Mais comme c'est imprévisible, on risque d'embarquer de nombreuses pièces détachées, lourdes et honéreuses.
Matériel d'entretien
- Les basiques: outils, visserie inox, huile moteur, huile inverseur, huile guindeau, huile pilote, filtre à huile, filtre carburant, turbine pompe à eau, joint spi pompe à eau, joint pompe à eau, serflex, trousse de couture des voiles et tauds, trousse de matelotage, fer à souder, cosses, fusibles, fil électrique, voltmètre, ...