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Philippe Harlé est l'architecte de plusieurs de nos Feeling: les 1040, 1090, 920, 960, 416, 226, 326, 446, parmi les 220 bateaux qu'il a dessinés. Bateaux à voile et de plaisance, bien sur, mais aussi pour la pêche, la mytiliculture et le transport de passagers.

Comme on a coutume de dire: "Philippe Harlé n'a jamais raté un bateau" ! Un vraie Référence. Dans le monde de la voile, Philippe Harlé est un nom qui impose le respect, reconnu de tous. La Rochelle lui a même dédié une rue.

Philippe Harlé a travaillé très proche du chantier Kirié, puis avec Jean-Luc VDH.

Philippe Harlé aux Glénans

Après des études de physique-chimie, Philippe Harlé se consacre au nautisme. Il devient, dans les années 1950, stagiaire, puis chef de bord, puis permanent au Centre Nautique des Glénans. En 1958, il dessine les plans de l'Archipel, un bateau à moteur de construction classique (en bois), servant aux liaisons et au ravitaillement de ces îles. Il apporte une contribution significative à la rédaction du premier tome du Cours de Navigation des Glénans. D'octobre 1961 à juin 1962, il supervise la construction du Glénan, un voiler de course au large de 13 m dessiné par l'architecte anglais John Illingworth.

L'architecte

En 1961, il dessine le Haddock, un dériveur de 4 mètres en polyester, puis le plan qui le fera connaître, celui du Muscadet, un voilier de croisière de 6,40 m en contreplaqué2. En 1963 il quitte le Centre des Glénans et s'installe comme architecte naval. Le prototype du Muscadet, construit au chantier Aubin près de Nantes, se fait remarquer au Festival de la croisière côtière de la Rochelle3: "Nouveau venu rapide, fonctionnel, laid et relativement peu coûteux". "Bateau intelligent, sans concessions"4, il connaît un rapide succès et sera produit à près de six cents exemplaires de 1963 à 1979.

À la suite du Muscadet, il dessine en 1965 les plans de l'Armagnac5 et du Cognac (1968), construits en contreplaqué6. Le Coquelicot sera également construit en contreplaqué par Mallard en 1966. Il poursuivra cette technique une dizaine d'années, avec notamment plusieurs voiliers de type dériveur lesté, à faible tirant d'eau, comme le Cabernet (1976).

Se tournant vers le stratifié polyester, matériau bien adapté à la fabrication en série, il trace en 1967 les plans de l'Edel III (7,80 m)7, puis en 1968 les plans du Sangria (7,62 m) pour le chantier Jeanneau; il sera construit à 3 000 unités, puis remplacé à partir de 1980 par le Fantasia (1 500 unités produites). Architecte désormais reconnu, il signe les plans de nombreux voiliers fabriqués par différents chantiers.

Il s'est intéressé dès ses débuts à l'aluminium, matériau alors peu utilisé dans la plaisance (sauf en Hollande) ; après le Suroit de 7 m en 1963 (coque en alu et pont en contreplaqué), La Grenouille, (1965) embarcation de plongée très novatrice et très sûre dessinée pour le CESM St Florent, le Jaja, un bateau de service destiné à remplacer la caravelle des Glénans, le Coquelicot 9,30 m quillard (1964) puis le Naïade VI 9,70 m dériveur lesté (1967), c'est la naissance en 1972 du Romanée, quillard de 10,20 m, construit en série chez Pouvreau en Vendée. Suivra toute une série de voiliers de grande croisière, la plupart à faible tirant d'eau (à dérive relevable).

En 1977, la famille Harlé (Philippe, Claude et leurs trois filles) part naviguer autour de l'Atlantique à bord de leur Beaujolais Juliénas (12,25 m) construit en aluminium.

Plusieurs architectes connus ont travaillé chez Philippe Harlé, en particulier : Jean-Pierre Aubry, Patrick Roséo, Jean-Marie Finot, Vincent Lauriot-Prévost, Marc Lombard, et finalement Alain Mortain comme associé dés 1982, puis dans le même cabinet en 1984, qui devient par la suite le cabinet Harlé-Mortain.

Dans ses derniers jours, Philippe Harlé travaillait sur Helvim, le deuxième bateau de Jean-Luc Van Den Heede. Après sa mort en février 1991, Alain Mortain a repris le bureau d'études, en association avec Yiannis Mavrikios.

Sa production

À la suite de Jean-Jacques Herbulot, auteur du dériveur vaurien et du Corsaire, Philippe Harlé a profondément marqué l'architecture navale de plaisance française ; on estime que, dans les années 1970, un voilier naviguant en France sur cinq était signé Harlé, proportion montant à un sur quatre pour les voiliers habitables.

Sa production peut se classer comme suit :

Voiliers en bois classique

Ce sont des bateaux construits à l'unité, comme en 1962 le dériveur lesté Naïade V (9,45 m)9,10, le Mélisande11 11,60 m, Armide et Winger12,13 11,30 m en 1965.

Les voiliers en contreplaqué, à bouchains vifs

"Le contreplaqué me semble avoir encore un très bel avenir devant lui"14. Commençant avec le Muscadet, plusieurs de voiliers aux noms de vins ou d'alcools (Armagnac, Cognac...) seront construits par le chantier Aubin à Nantes et d'autres comme Arié à la Rochelle, La Réserve à Nice, Lemaistre à Fécamp. Ces voiliers étaient beaucoup plus simples à construire que ceux en bordé classique, et donc plus économiques, permettant à la plaisance de toucher des classes moins aisées qu'auparavant. Avec une construction légère et un rapport de lest important (environ 40 % du poids à vide), les performances au près (contre le vent) sont bonnes. Ces voiliers sont devenus la «marque de fabrique» de Philippe Harlé. Il poursuivra cette technique avec le Grisard, un fifty-fifty (voile et moteur) biquille de 6,40 m en 1964, le Belon (5,45 m) au chantier Stéphan Note 3 en 1965, le Cabernet 7,40 m (avec un roof en stratifié), le Baco 6 m, le Sauvignon 8,80 m tous à dérives relevables chez Aubin en 1976-1979, le quillard Aquavit de 10 m au chantier Moinard en 197715. Il dessine en 1974 un dériveur en solitaire, le Pschitt (3,03 m)16.

Voiliers en plastique

Ces croiseurs avec une coque en forme seront construits par des chantiers mettant en œuvre le stratifié polyester, qui étaient alors en plein essorNote 4. Ce sont par exemple les chantiers et modèles suivants : Jouet YF (Sheriff, Calife, Tarentelle), Jeanneau (Folie Douce17, Sangria, Love-Love, Aquila, Brio, Bahia 22, Tonic 24, Sun Way 27), Kelt marine (Kelt 6.20), APS Aubin (Chablis 8,70 mNote 5, Scotch 8,90 m, Champagne 10,40 m, Sancerre 11,40 m), GibSea (33.1, 35.1), Archambault (Coco 6.50), Kirié (Feeling 9.60, 10.40, 286, 10.90, 326, 446, 416 ; Elite 32, 324, 346, 364), Mallard (Start 618, Start 719), Mirage Yachts (Mirages 27.5, 29 et 38), Etap (Etap 28i, Etap 32i, Etap 35, Etap 38), Dufour (Dufour 56).

Voiliers en aluminium

Après le Suroit et le Coquelicot construit aux CMN à Cherbourg, le Romanée a été fabriqué chez Pouvreau à partir de 1973, à environ 200 exemplaires durant 10 années. le Romanée demeure aujourd'hui encore un voilier de référence comme bateau de voyageNote 6. Il a suivi le Mareuil de 12 m chez Pouvreau en 1978. Le Beaujolais 12,25 m de Philippe Harlé était construit par Chaventré; Le chantier Garcia a construit plusieurs modèles : Maracuja, Maeva, Nouanni, Passoa dans plusieurs tailles (34, 47, 50, 54 pieds) et le grand Jeroboam de 20 m en 1984.

Voiliers à faible tirant d'eau

De type dériveur lesté (DL), avec une configuration proche des voiliers d'Eugène Cornu (à quille longue) : Naïade V en bois et Naïade VI en alu,
ou comparables à ceux de Jean-Jacques HerbulotNote 7 : Belon, Cervoise, Baco, Listel, Cabernet, Sauvignon, Champagne, Beaujolais,
ou bien de type dériveur intégral (DI)Note 8 : Maracuja, Carambola, Maeva, Nouanni, Passoa, Jeroboam.

Voiliers multicoques

Catamarans de sport Punch 4.28 et 5.15, Handi 48Note 9, catamaran Punch 8.50 pour Multicap Caraïbes. D'autres catamarans Punch plus grands ont été dessinés plus tard par Mortain & Mavrikios.

Bateaux de travail

Notamment l'Archipel, la vedette de liaison des îles Glénan, La Grenouille, embarcation de plongée en aluminium de 8M30, insubmersible, extrapolée de la coque du Muscadet, des bateaux pour l'ostréiculture, un navire à passagers catamaran (200 passagers) de 22 m.

Résultats en compétition

Le Suroit a gagné le championnat GCL (Groupement de Croiseurs légers) devant 40 bateaux en 1965. Les Muscadets Diable à quatre et Cul-sec étaient connus à l'époque de courses du GCL, dans les années 1964-1968). L'Armagnac (notamment Raki et Iskra II avec Philippe Harlé à bord) ont obtenu les premières places de la Coupe de l'Atlantique en 1966. Les Tequila prototypes ont brillé dans les Quarter Ton Cup de 1970 à 197220. Plus tard, le Muscadet s'est fait une bonne place dans la Mini-Transat ; pour cette course, Philippe Harlé dessine le Gros Plant, à bord duquel il va courir en 1979, puis le Coco21, qui sera aussi un succès, notamment avec Laurent Bourgnon. Sa femme Claude, participe à l'édition 1987 à bord de Coco Girl's. Pour la course du Vendée Globe 1989, Jean-Luc Van Den Heede demande à Philippe Harlé de dessiner 3615 MET, qui sera réalisé en aluminium au chantier Garcia.

Les plans Harlé

La plupart des plans de cet architecte portent un nom de vin ou d'alcool; une exception, le Pschitt, un nom de boisson non alcoolisée... pour un dériveur d'école de voile.

Amaterasu, Aquavit, Aquila, Armagnac, Baco, Beaujolais, Cabernet, Carambola, Cervoise, Chablis, Champagne, Coco, Cognac, Coquelicot, Daîquiri, Elite 364, Fantasia, Feeling 326, Feeling 1040, Feeling 1090, Feeling 416, Feeling 920, Gib'Sea 33, Grisard, Gros plant, Haddock, Juliénas, Jurançon, Jéroboam, Kelt 6,20, Listel, Maeva, Mallard Start, Mallard, Start, Mallard 9 m, Maracuja, Mareuil, Mélisande, Muscadet, Passoa, Pschitt, Romanée, Sancerre, Sangria, Sauvignon, Schnaps, Scotch, Suroit, Tarantelle, Tequila, Tokay, Tonic 23, Vodka, Volnay.

Harlé et Jeanneau (par son épouse Claude) Cliquez ici

Sa flotille (de Pierre Henri Marin) Cliquez ici