Bonjour à tous
Récent membre de ce forum, et nouveau propriétaire d'un Feeling 1090 depuis novembre dernier, j'ouvre ce sujet pour partager avec vous mes travaux de remise en état.
Merci d'avance à vous tous pour cet excellent site, et pour vos éventuelles contributions ou éclairages sur mes questions qui seront certainement nombreuses.
La première étape de cette aventure a été la nécessité de déplacer le bateau dès l'achat réalisé, car je ne souhaitais pas rester aux Embiez, et le tarif visiteur devenait vite prohibitif.
Il a donc fallu, en plein mois de décembre et en plein confinement, organiser d'urgence le convoyage vers Port Leucate.
Une fenêtre météo de 2 jours s'est heureusement présentée, entre la fin d'un bon coup de vent à Toulon, et l'arrivée d'une nouvelle dépression à Leucate.
Nous avons donc rejoint le bateau tard le soir, galéré pour trouver le coupe circuit dans le noir, mettre en route les différents systèmes, en tâtonnant pour tout apprivoiser, et avons pris la mer le lendemain midi, à deux.
Seuls sur l'eau quasiment, par des températures bien fraiches, nous avons tracé notre route au mieux, en priant pour que tout tienne le choc, le gréément étant entièrement d'origine, sans instruments, tous en panne, avec juste une VHF, et une tablette pour la navigation !
L'hiver, la nuit tombe vite, et dès 17h30, nous étions dans le noir.
Le vent avait bien forci, nous obligeant à prendre un ris, mais le bateau marchait bien, et le moral était au beau fixe.
Ne sachant pas si pilote auto fonctionnait, ni comment le mettre en route, nous nous sommes relayés pour barrer.
La nuit avançant, le vent a progressivement baissé, jusqu'au calme plat vers 2h du matin.
Longue est l'attente qu'Eole se manifeste, quand l'homme de quart se dit que ses yeux doivent être bien fatigués, car il ne distingue même plus les chiffres sur le compas.
Un oeil sur les feux de position, qui paraissent bien faibles aussi. On descend à la table à cartes, où le voltmètre n'indique plus que 5 volts dans les batteries.
Manifestement il est temps de démarrer le moteur, car la tramontane qui doit se lever le lendemain soir et nous souffler droit dans le nez ne nous incite pas à lambiner en route.
Contact, pschitt de Start Pilote sans lequel, l'ancien proprio nous a prévenus, le moteur ne démarrera pas, et tout ce qu'on obtient c'est un discret clic. Même pas un soubresaut... pas de souci, il y a une manivelle de secours. Nous nous escrimons dessus pour tenter de ranimer la bête, rien n'y fait.
La nuit va être très longue !!!
Au bout d'une demi heure de réflexion, de tripatouillages électriques divers, de questionnements métaphysiques (mais qu'est ce qu'on fout là ?), une dernière tentative lance enfin le moteur, qui nous redonne du courant et de l'espoir !
Nous voila repartis. Une heure ou deux après, le vent revient.
8h du mat', quel bonheur de voir enfin (après 14h de nuit) le jour se lever ! On savoure !
Dans la matinée, un bon force 6 nous emmène à une belle moyenne, (si le loch marchait, on saurait à combien) et c'est vers 13h que nous réalisons que si on branche le boitier Autohelm (rangé derrière la table à cartes) près de la barre et qu'on connecte le moteur dessus, oh Miracle, le pilote fonctionne !!
Quelques dauphins, quelques longs grains histoire de faire passer le temps, des ciels splendides, et en fin d'après midi nous arrivons à Leucate alors que la Tramontane, pile à l'heure, se réveille et s'installe.
Ouf, il était temps.
Première expérience intense, le bateau marche bien, il est agréable, mais il y a beaucoup de choses à revoir si je veux pouvoir naviguer loin et sereinement, sans avoir besoin de "prier pour ça tienne encore un peu" !