Bonjour Pascal
J’ai eu exactement la même idée mais avec deux ans d’avance !
J’ai eu la chance de trouver une (rare) occasion : ARGANE, magnifiquement entretenue par Thierry pendant 10ans. Voici donc les points forts/faibles issus de mon expérience et de celle de Thierry (avec qui je partage encore beaucoup de discussions et de conseils). Je précise aussi que j’en suis à mon 5é bateau et que j’ai été patron d’un chantier naval il y a qq années, donc, modestement, un peu de recul et de connaissances.
POINTS FORTS
- CONFORT À LA MER :
C’est un DI, donc un peu plus lourd que le quillard mais un poids plus centré, donc moins de tangage, un passage très doux dans la houle et le clapot et accepte mieux les surventes. Très important pour le confort de l’équipage qq soit la durée de la sortie, très rassurant également. Très bon travail de l’architecte !
- QUALITÉ DE CONSTRUCTION :
On est sur du traditionnel français (et pas fabriqué dans un pays de l’est…), résultat un bateau MAGNIFIQUEMENT construit. Menuiseries de toute beauté, lamellé collé partout, pas une varangue décollée après 16 ans. Un ami qui a un RM me disait qu’il aurait bien voulu un si bel intérieur au lieu de son formica blanc…Il paraît que les gens du chantier disaient que le 36DI coûtait presque aussi cher que le 39 DI à fabriquer et qu’il n’était pas rentable pour eux.
- VITESSE :
Eh oui j’ai un passé de régatier et j’aime bien quand ça marche ! Très honnêtement malgré tout ce que m’avait dit le précédent propriétaire je pensais avoir acheté un bateau « de retraité », c’est-à-dire pas un « avion » pour sa taille compte tenu du soi-disant handicap des dériveurs. Eh bien ma surprise est de plus en plus grande de voir que nous faisons jeu égal avec des bateaux actuels de même taille sans pb. Deux exemples de cet été sur des étapes assez longues pour être parlantes :
- une descente des Glénans vers Sauzon , sous spi asymétrique départ au même moment avec nos amis sur leur RM 10.50, arrivée devant Sauzon à 200 m l’un de l’autre. Vent inférieurs à 10 nds au départ plutôt 20-25 à l’arrivée.
- Une semaine plus tard départ de Lorient avec un autre RM 10.50 et un Ovni 435. 7h00 à tirer des bords vers Les Glénans. À l’arrivée nous sommes 15 minutes devant l’OVNI et 35 minutes devant le RM ! Vent 8 nds au départ, forcissant tt au long de la journée et 22-24 nds à l’arrivée (un ris durant la dernière heure). Dans les vents inférieurs à 14 nds le RM va un petit poil plus vite et cape un peu plus, dès que les risées arrivent on repasse devant. L’OVNI (bcp plus grand) va tjrs plus vite mais fait bcp moins de cap, on l’a vu passer derrière nous tte la journée…
Je ne parle pas du Dufour 360 flambant neuf avec deux barres à roue, laissé sur place au débridé entre Houat et La Trinité, les pauvres, leur bateau se couchait à chaque risée alors que nous accélérions en prenant un petit coup de gîte !!
Je précise que notre GV est d’origine par contre le génois est quasi neuf. On marcherait encore mieux avec une GV neuve.
- UN CARRÉ CONVIVIAL
Une table immense (en deux parties) permet de dîner à 7 ou 8, un vrai plaisir, la hauteur sous barrots partout ( je mesure plus d’1.80m). Par ailleurs trois cabines doubles confortables (nous naviguons souvent à 5).
- LE MOTEUR
C’est la version 40 CV (Volvo), du couple et une consommation ridicule, un bonheur.
- L’ESTHÉTIQUE
ARGANE est belle ! Avec sa coque bleue, son pont en teck et ses hublots profilés tout le monde adore…C’est du détail mais c’est encore mieux de naviguer sur un beau bateau ;-)
LES POINTS FAIBLES
- LES MANŒUVRES AU MOTEUR
Ce n’est pas spécifique au 36DI mais à tous les bi-safrans ! Le bateau met plus de temps à tourner car il n’y a pas de safran juste derrière l’hélice. Donc un peu de prise en main est nécessaire pour des arrivées/départs de ponton impeccable mais on y arrive sans soucis.
- UN PETIT MANQUE DE RANGEMENTS DE COCKPIT
Nous avons la version 3 cabines, idéalement j’aurais préféré la version deux cabines qui propose (derrière le cabinet de toilette) un grand espace de rangement. Donc les deux coffres de cockpit sont bien rangés pour pouvoir y mettre annexe, moteur HB, bouts et tout un barda de croisière…Par contre aucun souci de charge de relevé même avec le plein d’eau (350l en deux réservoirs) et de gas oil (110l).
AUTRES COMMENTAIRES
- Aucun souci de dérive, j’ai juste rajouté un brin au palan de descente car les cales latérales freinent un peu à la descente. La dérive se remonte à la main (c’est du bois). J’ai juste eu un pb une fois à LITIRI (Ile devant Le Conquet) car du gros sable (maerl) s’était coincé en grande quantité entre la dérive et le puit. On est rentré à Brest sans dérive (vent de travers) et j’ai bricolé un système avec un petit palan (voir mon post à ce sujet sur le Forum) et ça s’est réglé en 15 mn…
- Et si c’était à refaire ? Sans problème j’achèterai un 36DI !!
Si vous voulez des photos (ça prend de la place sur le Forum) je peux en expédier par mail.
Cordialement.
Bernard GOURVENNEC